La lithographie, une invention fortuite

Inventée par Aloys Senefelder à partir de 1796 en Allemagne, la lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») est une technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire…

Selon la tradition, la lithographie serait une invention fortuite. En 1796, le dramaturge allemand Aloys Senefelder ne trouve pas d'éditeur pour ses pièces et décide de les graver lui-même. Le cuivre étant trop cher, il utilise une pierre bavaroise, tendre et lisse (dite « pierre de Solnhofen »). Il découvre fortuitement le moyen d’attaquer la pierre avec un acide, créant ainsi une forme en très faible relief, qui est exploitable pour l’impression. En fait, bien que la date de 1796 soit généralement considérée comme l’origine de la lithographie, on est encore loin de la technique connue sous ce nom aujourd’hui. La première forme de l’invention de Senefelder est une technique d’impression en relief, comme la typographie.

Impression sur pierre
Senefelder appelle son procédé Steindruckerei, impression sur pierre. La morsure à l’acide crée un léger relief, suffisant pour imprimer au moyen d’une presse typographique traditionnelle. Senefelder perfectionne inlassablement le procédé, qui sert essentiellement à imprimer des partitions de musique : impossibles à imprimer en typographie traditionnelle, les partitions sont habituellement gravées en taille-douce. La technique de Senefelder est beaucoup plus économique. Par ailleurs Senefelder travaille sur d’autres techniques et améliore notamment l’impression des tissus en continu, par des rouleaux de cuivre gravés en taille-douce.

Naissance de la lithographie
C’est en cherchant un moyen pratique de transférer un texte ou un dessin inversé sur la pierre, pour réaliser ses impressions habituelles, qu’il découvre le principe purement chimique de la lithographie, basé sur l’antagonisme entre l’eau et les matières grasses. Il invente en même temps la technique annexe de l’autographie, avec laquelle on dessine et écrit directement, à l’endroit, sur un papier spécial, qui permet de reporter les tracés sur une pierre lithographique pour procéder à l’impression.

C’est suite à son introduction en France qu’apparaît le terme « lithographie » qui s’est généralisé.

La lithographie est introduite en France en grande partie grâce à Louis-François Lejeune qui la découvre dans l'atelier d'Aloys Senefelder lors des guerres de l'Empire et au neveu de ce dernier, Édouard Knecht, installé à Paris en 1818. Senefelder lui-même s’est associé avec l’éditeur de musique et compositeur Johann André. Le frère du musicien, Frédéric André, va ouvrir un atelier de lithographie à Paris dès 1802.

D’autre part, le comte Charles Philibert de Lasteyrie du Saillant, imprimeur à Paris et qui était allé apprendre le procédé à Munich, prend une part active à l’introduction de la lithographie en France.

La lithographie se répand aussi au Royaume-Uni, où elle est largement utilisée pour imprimer toutes sortes de cartes, dont les cartes d’État-Major, tandis qu’en France on reste fidèle à la taille-douce..

Comparativement aux techniques de gravure que l'on n'acquiert qu'après un long apprentissage, le succès de la lithographie tient à sa facilité d'exécution : l'artiste peut dessiner sur la pierre comme il a l'habitude de le faire sur du papier, avec relativement peu de contraintes techniques. Les pierres peuvent être réutilisées après impression, moyennant un polissage.

Développement
La lithographie devient très populaire dès le début du XIXe siècle3 avec la publication de nombreux recueils, illustrant par exemple d'innombrables récits de voyages correspondant à l'« invention » du tourisme (tels les monumentaux Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, à partir de 1820, du baron Taylor et Charles Nodier). Un brevet d’mprimeur lithographe est exigé pour pouvoir exercer la profession. De surcroît, au milieu du même siècle, les gravures sur bois de l'imagerie d'Épinal cèdent la place aux lithographies, grâce au procédé de la chromolithographie de Godefroy Engelmann (d'où le terme, rapidement péjoratif, de « chromo »). La publicité a recours au procédé pour produire des images à collectionner, des calendriers ou toutes sortes de chromos.

Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici

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