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Histoires de tueurs en série : Marie Becker L'affaire de la veuve Becker ou l'affaire Becker est une affaire criminelle qui défraye la chronique en Belgique et à l'étranger en 1938. Le 16 octobre 1936, Marie Becker, née Petitjean est interpellée par la police tandis qu'elle s'apprêtait à commettre son douzième crime sur la personne de Madame Lamy. Les enquêteurs trouvent dans son sac un flacon de digitaline. L'enquête démontre qu'elle fut l'auteur de onze meurtres par empoisonnement et de cinq tentatives de meurtre. L'instruction dure 17 mois, les pratiques en médecine légale et les connaissances en toxicologie seront profondément et durablement marquées par celle-ci. Le procès se tient du 7 juin au 8 juillet 1938 et connait un important retentissement tant en Belgique qu'à l'étranger. Marie Becker ne reconnaîtra jamais sa culpabilité. Elle est condamnée à mort le 8 juillet 1938. La peine n'étant plus appliquée en Belgique depuis 1863, elle est commuée en détention perpétuelle. Marie Becker meurt en prison durant la Seconde Guerre mondiale... Arrestation Entre 1933 et 1935, cinq autres personnes meurent dans des circonstances similaires, vomissement convulsifs puis décès, sans que la justice ne s'en inquiète. Le11 novembre 1935, Marie-Louise Evrard-Crulle décède dans des circonstances identiques. Les héritiers constatent à leur plus grand étonnement que Madame Crulle a fait d'un illustre inconnu, de vingt ans son cadet, son légataire universel. Ils écrivent une lettre au parquet interpellant celui-ci sur les circonstances du décès et sur le fait que l'héritier est un proche de Marie Becker. Une seconde lettre anonyme parvient au parquet. Elle est de la même personne que la première, son auteur ne sera jamais identifié, le courrier accuse Marie Becker d'empoisonnement et de détournement d'héritage. Une nouvelle enquête débute. Le médecin avait conclu à descoliques hépatiques ayant déclenché une insuffisance cardiaque ayant elle-même conduit à la mort. Les poursuites s'éteignent une nouvelle fois mais le parquet ne clôt pas le dossier et met Marie Becker sous surveillance. Le 12 octobre 1936, une troisième lettre anonyme parvient au parquet. Elle revient sur la mort d'une Madame Bulté et d'une Madame Lange, toutes deux mortes à la suite de vomissements convulsifs. Le 30 septembre 1936, lors des obsèques de Madame Lange, Marie Becker est accompagnée de Madame Weiss et de Madame Lamy. Marie Becker leur propose de venir prendre quelque chose chez elle à l'issue des funérailles. Madame Weiss meurt quelques heures plus tard. La police demande alors à Madame Lamy d'inviter Marie Becker chez elle. Le 16 octobre 1936, ayant accepté l'invitation, Marie Becker est appréhendée tandis qu'elle sonne chez Madame Lamy. On découvre dans son sac un flacon de digitaline. Elle prétexte des problèmes cardiaques pour justifier la présence de ce poison dans son sac. Elle est arrêtée et incarcérée à la prison Saint-Léonard à Liège ; l'instruction peut commencer. Instruction Les enquêteurs retrouveront chez Marie Becker le sac de Madame Weiss dans lequel elle conservait sa fortune, 40 000 francs belges. Ils retrouveront également des bijoux ayant appartenu à certaines victimes ainsi que des flacons de digitaline. Durant toute l'instruction, et par la suite lors du procès, Marie Becker ne déviera jamais de sa ligne de défense stricte : elle niera toujours et ne reconnaîtra aucun de ses crimes. Victimes
C'est le conseiller Fettweiss qui présidera les audiences tandis que l'avocat général Delwaide occupera le siège du ministère public. La défense est assurée par les avocats Remy, Chevalier et Jean Capelle. Le 8 juillet 1938, le verdict du jury tombe, Marie Becker est reconnue coupable du meurtre avec préméditation de onze personnes. Elle est en outre reconnue coupable de cinq tentatives de meurtre, de vols de titres, de bijoux, d'argent et de faux en écriture. Elle a en effet réalisé deux faux testaments autographes. Elle est condamnée à mort. La peine de mort n'étant plus appliquée en Belgique depuis 1863, sa peine est commuée en détention à perpétuité. Marie Becker meurt à la prison de Forest durant la Seconde Guerre mondiale, le 11 juin 1942. Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |