Comme il y avait quatre signes Cardinaux, il y a quatre signes Fixes. Ce sont le Taureau, le Lion, le Scorpion et le Verseau. Les signes Cardinaux initiaient les quatre saisons, les signes Fixes sont le cœur des quatre saisons. Si le Bélier qui commence une saison, le printemps, indique un désir de mouvement, le Taureau, signe Fixe qui suit, marque un désir de construction et d’enracinement.
Quand les signes Fixes prédomine dans un thème, ils indiquent une tendance à l’optimisme, reflète une aversion foncière pour le changement, mais quand celui-ci se produit, il est très important et correspond à un bouleversement total. La caractéristique fondamentale des signes Fixes est donc la stabilité, la fermeté ; leurs défauts sont l’entêtement, l’obstination. Aussi, une réalisation pour être durable, doit commencer sous les signes Fixes de préférence. Les signes Fixes représentent le monde des matérialités et des faits.
Quand les signes Fixes prévalent dans un thème, les sensations, les sentiments, les désirs et les émotions sont très puissants.
Parmi les signes Fixes, les plus obstinés et les plus accrocheurs sont : le Taureau et le Scorpion, alors que les plus dilettantes sont le Lion et le Verseau.
A noter dans l’iconographie chrétienne, la correspondance entre les signes Fixes et les quatre évangélistes : à Luc correspond le Taureau, à Marc correspond le Lion, à Jean correspond l’Aigle (le Scorpion), à Matthieu échut l’ange, le Verseau.
Les personnes ayant une majorité de planètes en signes Fixes sont les constructeurs du Zodiaque. Elles sont opposées à tout changement et tendent à faire obstacle aux innovations qu’elles désapprouvent. Un certain entêtement caractérise leur comportement lorsqu’elles considèrent que leur amour-propre est en jeu. Elles sont capables d’une grande détermination et savent attendre patiemment que les opportunités se présentent. Elles font preuve d’une endurance remarquable dans l’effort et leur réussite est due à leur aptitude à poursuivre leur but avec acharnement, sans s’en laisser détourner. Certaines considèrent le pouvoir comme un moyen d’asseoir leur sécurité, et tendent à se comporter en despotes dès lors qu’elles parviennent à un poste d’autorité. Sinon, elles pourraient être tentées d’exercer un pouvoir pour lequel elles ne sont pas habilitées. Ces signes correspondent au « Tamas » indien : Inertie/Stabilité, l’objet inamovible.
Une fois le décor planté par les signes Cardinaux, les signes Fixes : Taureau, Lion, Scorpion, Verseau n’ont plus qu’à s’épanouir, qu’à se développer. Ils peuvent déployer leur structure affective intérieure. Signes indispensables à la stabilité de notre équilibre, ils peuvent cependant se révéler rebelles à tout changement. On se trouve alors en face d’être bornés et rigides par peur de l’inconnu.
Uranus gouverne la croix formée par les signes Fixes : il est en chute en Taureau, il est en exil en Lion, il est en exaltation en Scorpion, il est en domicile en Verseau.
Or, Uranus n’est pas une planète individuelle, mais au contraire une planète collective, qui porte les valeurs de la liberté, du génie, de l’originalité, valeurs favorisant l’intégration à l’espèce humaine. Qui est gouverné par une planète de l’ordre collectif comme Uranus sera intégré dans le collectif, c’est-à-dire qu’il sera et se sentira solidaire de ses congénères quand il aura acquis sa liberté intérieure et développé sa créativité et son originalité. Uranus, maître de la croix Fixe, est la conquête de la liberté intérieure. On est vraiment Fixe, donc stable affectivement, quand on est libre intérieurement, ce qui signifie détaché des liens infantiles.
Les signes Fixes sont donc notre structure car ils fixent notre organisation affective. Chacun d’entre eux opère une castration, comme Ouranos le fut par son fils Cronos (Saturne), bénéfique pour notre évolution. C’est la raison pour laquelle Uranus symbolise à la fois fixité et bouleversement.
- En Taureau, Uranus sèvre au niveau oral et amène un nouvel aspect émotionnel,
- En Lion, Uranus castre le Moi en le forçant à se relativiser,
- En Scorpion, Uranus libère le Moi phallique pour laisser le génie s’exprimer,
- En Verseau, Uranus laisse la place au fils, à la nouvelle génération.
Uranus est la planète de l’universel, en chute en Taureau, le signe du bébé, et rien n’est plus « universel » qu’un bébé. Tous les bébés ont les mêmes besoins quelles que soient leur race, leur ethnie. On n’a pas distingué dans leur langage, les vagissements, de différence : les expressions, les exigences, la nourriture sont les mêmes pour tous. Le stade bébé est le moment où l’être humain est le plus collectif, mais où il porte déjà en germe l’individualité qu’il devra développer.
Lorsqu’Uranus est mal intégré dans le Taureau, ce sera plus tard pour l’adulte une source de conflit avec la nourriture qui amènera un sevrage forcé. La génération de 1934 à 1941 qui connut la guerre et ses restrictions alimentaires, avaient Uranus en Taureau. Elle dut s’adapter à un nouveau mode alimentaire.
En Lion, Uranus se trouve en exil. Quand le Lion atteint l’apogée de l’individualité, l’intégration des valeurs uraniennes de liberté et de créativité se fait harmonieusement car l’individu épanoui sait prendre en compte tout ce qui n’est pas lui sans se sentir en danger. Parce qu’il se possède et est maître de lui, il peut donner. Il ne conçoit pas autrui comme une menace mais comme une source d’enrichissement. En revanche, pour le Lion individualiste et égoïste, Uranus ne sera plus que révolte contre les autres.
C’est dans le signe du Scorpion, celui de la sexualité, que se dégagent les valeurs uraniennes. L’être est libre et créateur, s‘il est libéré de son passé oedipien. La maturité sexuelle de l’individu donne une grande indépendance. Mais si le Scorpion reste enchaîné à son passé par des comportements névrotiques, le refoulement dans ce cas provoquera de l’originalité au niveau des pulsions sexuelles.
Uranus fait du Verseau le signe de l’amitié grâce à des individus devenus autonomes, complets, indépendants, parvenus à leur maturité sexuelle. Il n’y a donc pas d’équivoque possible entre eux. Uranus est alors la bonne association qui n’est pas fondée sur une hiérarchie brimante mais sur le développement général de chacun. En revanche, Uranus n’est plus que révolte, éparpillement, éclatement et formera des associations à risque si les individus sont toujours dépendants de problèmes sexuels liés à l’enfance. Les refoulements sexuels infantiles ressurgissent dans les liens que l’on tisse avec autrui et les relations difficiles dans une association renvoient souvent à la place, plus ou moins bien vécue, que l’on avait dans sa fratrie.
Sans conscience de ses problèmes issus d’un passé refoulé, le Verseau devient le signe du complexe d’échec, le signe des associations à haut risque d’échec car les individus sont aussi castrés que des bœufs. Il n’y a plus alors de différence entre le Verseau et le Bélier, le moins évolué. La fraternité apparente du Verseau masquant son incapacité à avoir su s’intégrer dans le milieu qui lui aurait convenu et son incapacité à avoir pris le pouvoir pour y renoncer ensuite.
Le mythe du Verseau nous indique l’origine de cet échec. Ouranos, castré par son fils, fut définitivement séparé de sa femme Gaïa et ainsi naquit le vide du père : le Verseau plus que tout autre signe ressent le vide paternel qui peut se traduire de deux façons :
- l’une est extérieure et consiste à se grandir de façon gigantesque. Elle incite à tous les excès (comme la vitesse qui entraîne les accidents), mais aussi les excès dans la pensée (profusion anarchique d’idées, d’écrits, d’inventions stériles ou négatives) ;
- l’autre est intérieure. C’est elle qui pourra réconcilier l’individu : l’homme mortel et l’espèce, l’immortalité de l’homme.
En définitive, tout aspect conflictuel avec Uranus dans un thème affecte l’intégration sociale et témoigne d’une coupure dans le développement affectif. Tout bon aspect avec Uranus, au contraire, favorise notre créativité et notre communion avec les hommes.
(*) Le stade oral est la première phase du développement de la sexualité infantile (première année de vie environ) où le plaisir essentiel est procuré par la tétée, associée à l’incorporation sensorielle (visuelle, auditive, cutanée) de l’image maternelle.
www.sylvie-tribut-astrologue.fr
|