Dans la symbolique du Capricorne et de Saturne/Chronos : le temps
La notion de temps s’enracine dans le mouvement soli-lunaire. En effet, les événements périodiques, en premier chef les mouvements du Soleil et de la Lune, deviennent des signaux… d’organisation. |

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Le temps est souvent symbolisé par la Rosace, par la Roue, avec leur mouvement tournant, par les douze signes du Zodiaque, qui décrivent le cycle de la vie et, en général, par toutes les figures circulaires. Le centre du cercle est alors considéré comme l’aspect immobile de l’être, le pivot qui rend possible le mouvement des êtres, tout en s’opposant à celui-ci comme l’éternité du temps. Ce qui explique la définition augustinienne du temps : « image mobile de l’immobile éternité ». Tout mouvement prend figure de cercle, dès lors qu’il s’inscrit dans une courbe évolutive entre un commencement et une fin et tombe sous la possibilité d’une mesure, qui n’est autre que celle du temps. Pour tenter d’exorciser l’angoisse et l’éphémère, l’horlogerie contemporaine n’a pas trouvé mieux, inconsciemment, que de donner aux montres et aux réveils une forme carrée, plutôt que ronde, symbolisant ainsi l’illusion humaine d’échapper à la roue inexorable et de maîtriser la terre, en lui imposant sa mesure. Le carré symbolise l’espace, la terre, la matière. Ce passage symbolique du temporel au spatial n’arrive cependant pas à supprimer toute rotation dans l’un ou l’autre sens, mais occulte l’éphémère, pour n’indiquer que l’instant présent dans l’espace. |

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L’architecture et la sculpture d’inspiration chrétienne ont souvent représenté le Christ, surtout dans l’art roman, comme par exemple au tympan de l’église d’Autun, sous la forme du Maître du Temps, chronocrator, qui rejoignait celle du Maître de l’univers et de ses rythmes, cosmocrator. L’art est conçu comme une lutte contre la mort, ainsi d’ailleurs que la mystique. L’un et l’autre symbolisent un combat pour l’éternité : le temps est pour Baudelaire « l’ennemi vigilant et funeste, l’obscure ennemi qui nous ronge le cœur » (Spleen et Idéal).
Dans le langage comme dans la perception, le temps symbolise une limite dans la durée et la distinction la plus sentie d’avec le monde de l’Au-delà, qui est celui de l’éternel. Par définition, le temps humais est finie et le temps divin infini, ou plutôt, il est la négation du temps, l’illimité. L’un est le siècle et l’autre l’éternité. Il n’existe donc entre eux aucune commune mesure possible. Cette différence de nature, que l’intelligence ne peut normalement pas concevoir, est marquée en Irlande par une discontinuité ou une rupture symbolique du temps humain à chaque fois que les humains pénètrent dans le « sid » (Autre Monde) ou sont en relation avec des gens du « sid ». Ils croient avoir été absents quelques jours ou quelques mois et l’ont été en fait pendant plusieurs siècles : la conséquence en est que, s’ils reviennent en Irlande et mettent pied à terre, ils ont brusquement l’âge qu’ils auraient s’ils avaient mené une existence terrestre, et meurent brusquement. Inversement, des personnages héroïques peuvent avoir passé plusieurs jours dans le « sid » et n’avoir été absents que pendant quelques heures. L’Irlande s’est tirée d’affaire en limitant les contacts entre les humains et le « sid » à la courte période de la fête du 1er novembre (Samain), début de l’année celtique : cette fête, qui jouxte donc deux années, clôt l’une et ouvre l’autre, en fait en réalité partie ni de l’une ni de l’autre. Elle est symboliquement en dehors du temps.
D’une façon générale les fêtes, les orgies rituelles, les extases sont comme des échappées hors du temps. Mais cette échappées ne peut se réaliser que dans l’intensité d’une vie intérieure et non dans le prolongement indéfini de la durée : sortir du temps, c’est sortir totalement de l’ordre cosmique, pour entre dans un autre ordre, un autre univers. Le temps est indissolublement lié à l’espace.
Etymologie
Le mot « temps » provient du latin « tempus », lui-même dérivé du grec « temnein » qui signifie « couper » et qui fait référence à une division du flot du temps en éléments finis. Il est à noter que « temples » (templum) dérive également de cette racine et en est la correspondance spatiale : le templum initial et la division de l’espace du ciel ou du sol en secteurs par les augures. Enfin « atome » (insécable) dérive également de « temnein ».
Eléments généraux
Le temps historique est découpé en trois périodes :
• Le passé qui désigne l’espace du réel qui n’est plus, avant le présent.
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Le présent qui désigne l'espace du réel, entre le passé qui n’est plus, et le futur qui n’est pas encore.
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Le futur qui désigne l’espace du réel qui n’est pas encore, après le présent.
Le Chronos est un concept qui permet de définir le temps. Ces concepts sont apparus chez les Grecs.
Le Chronos est le tout du temps, relatif au présent :
« Hier était le jour précédent et demain sera le jour suivant parce que je suis aujourd’hui. »
Il est un point mouvant sur la flèche du temps qui définit les infinis à ses deux bornes. La notion de temps est un corollaire de la notion de mouvement : le mouvement se fait dans la durée et si le temps venait à s’arrêter plus rien ne bougerait.
Ainsi, selon Aristote, le temps est le nombre du mouvement selon l’antérieur et le postérieur. A contrario le temps semble ne plus faire sens quand l’idée de mouvement disparaît, car le temps suppose la variation.
Changement, permanence, espace, simultanéité, succession, antériorité, postériorité… ces notions font notamment appel à la mémoire. Le classement des événements dans un ordre quelconque ne peut se faire que si l’on se souvient. De façon opposée, la mémoire se construit grâce au fait que certains événements se répètent, autorisant ainsi l’apprentissage.
De façon plus générale, il semble que le temps puisse être considéré (et considérer n’est pas connaître) sous deux aspects :
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l’aspect cyclique : cycle des jours, des saisons, de la vie…
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l’aspect linéaire : évolution, transformation irréversible, passage de la naissance à la mort…
La régularité de certains événements a permis d’établir très tôt une référence de durée (calendrier, horloge…) et donc de quantifier le temps : « quantifier le temps », c’est lui associer un nombre et une unité, en effectuer une mesure. Toutefois, cette connaissance est au mieux celle d’une substance du temps : elle n’apprend rien sur sa nature intime, car la mesure n’est pas le temps – il faut du temps pour établir une mesure. Et bien que l’intuition du cours du temps soit universelle, définir le temps en lui-même semble au-delà de nos capacités. |

Cadran Solaire de Saint-Véran
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L’Horloge
C’est un système de mesure du temps et spécialement pour marquer et indiquer l’heure.
Il existe des horloges à toutes les échelles de l'univers, de la plus petite à la plus grande, par exemple : |

Horloge Astronomique et astrologique de Prague |
Horloges mécaniques qui peuvent être portatives :
• pendule
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horloges de plancher
• horloge de clocher
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montres
• horloges cristallographiques à quartz; l'horloge d'un processeur en est un exemple,
• horloges atomiques
• horloges pneumatiques
• horloges à eau ou clepsydre
Horloges cosmiques :
• horloges terrestres : rotation diurne et révolution annuelle autour du Soleil
• horloge lunaire : lunaison
• horloges météorologiques comme le retour de la mousson
• horloges biologiques : pulsation cardiaque, battement de cils, respiration, sommeil, menstruations, etc.
Pourquoi et comment ?
Les horloges utilisent en général les oscillations d'un système à sa fréquence propre : balancier, ressort, cristal de quartz, fréquence d'une raie atomique. La stabilité de cette fréquence propre et l'entretien de ses oscillations sont fondamentales.
Une fois fabriquée et démarrée, l'horloge doit être mise à l'heure, c'est-à-dire synchronisée avec l'horloge de référence : il faut tourner les aiguilles ou régler un affichage numérique pour la caler sur la référence choisie. |

Horloge Mondiale de Berlin |
Son travail est ensuite de garder cette heure, du mieux qu'elle peut (elle a généralement été conçue pour cela : une horloge est un garde-temps), mais il est prudent de régulièrement vérifier et si nécessaire restaurer sa synchronisation.
La rotation diurne de la Terre est la plus commune des horloges. Les horloges mécaniques ont été conçue pour suivre cette horloge naturelle, et la découper en intervalles conventionnels (variables selon les lieux et les époques), comme les heures ; l'origine de la journée dépend également de la civilisation (lever du soleil, coucher, milieu de la nuit...).
Les horloges mécaniques ont également repris (sauf exceptions originales et notables) le sens de rotation de l'ombre du style d'un cadran solaire.
La révolution de la Terre autour du Soleil, ou de la Lune autour de la Terre, ont servis à définir les années et les mois (importants pour le repérage des saisons, des périodes de chasse ou de travaux agricoles). |

Horloge Républicaine |
L'absence d'absolu légitime l'usage d'horloges différentes selon le domaine. Cette absence rend également nécessaire le choix purement arbitraire d'une horloge de référence. La référence de temps actuelle, l'UTC , est basée sur la rotation terrestre traduite, grosso modo, par le retour du soleil au méridien d'un lieu : c'est l'heure de tous les jours donnée par des horloges atomiques, à un décalage horaire près. Mais cela peut changer : il est envisagé de supprimer le lien entre la rotation terrestre et les horloges atomiques et de baser le temps de tous les jours uniquement sur les indications de ces dernières. |
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Mais les horloges de référence ne sont pas toujours accessibles directement ou facilement utilisables en pratique : il est alors possible de considérer qu'une horloge plus simple et plus facile à construire et à manipuler est représentative de l'horloge de référence pendant un certain intervalle de temps : c'est le cas de nos montres de tous les jours. Par exemple il est possible de se servir d'une montre bien calée sur le temps de l'horloge atomique de référence pour repérer le moment du lever du soleil, autre expression de l'« horloge terrestre ».
La montre
Une montre est une horloge portative. Au XXIe siècle, la montre se porte généralement au poignet, mais les premières montres étaient portées dans une poche de gilet, de veste (ou veston), ou bien encore attachées à l'extrémité d'un court ruban fixé en haut de la culotte ou du pantalon. |

Salvador DALI - Montre Molle |
Une horloge ne peut fonctionner que dans une seule position, au contraire de la montre qui fonctionne dans toutes les positions. De ce fait, deux éléments techniques lui sont indispensables :
- le ressort moteur, alors qu'une horloge peut fonctionner avec des poids dont la descente actionne le rouage.
- le coq, qui est le point de pivotement supérieur du balancier, alors que l'horloge peut fonctionner avec un pendule.
Le réveil
Un réveille-matin (également abrégé en réveil) est une horloge qui émet un son à une heure prédéterminée. On l'utilise généralement pour se réveiller en début de journée, d'où son nom. Il a été inventé par Antoine Redier. |

COCORICO - Réveille-matin vivant |
Il en existe plusieurs types :
• mécanique, à ressort
• électrique. |
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La pendule
Le terme pendule en horlogerie désigne :
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une petite horloge d'appartement
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une horloge dont le balancier est un pendule.
Le chronographe ou chronomètre
Un chronographe, ou chronoscope, est un instrument horaire permettant de mesurer la durée d'un événement. Dans le langage commun, on utilise souvent le terme chronomètre pour désigner un chronographe. Le nom est dérivé du grec « chronos », signifiant le temps.
Le plus souvent, le chronographe est actionné par des poussoirs permettant d'enclencher le comptage (Départ ou Start), de l'arrêter (Arrêt ou Stop) et de faire la Remise à zéro (Reset).
Dans les mouvements mécaniques, un mécanisme réalisant cette fonction constitue une complication.
Le temps et la musique
Le temps est le paramètre principal de la musique, un des rares arts à s’inscrire dans une évolution temporelle et à créer un temps. La différenciation entre temps subjectif et temps objectif y joue un rôle primordial, puisque l’émotion procurée se mesure à l’aune de ce temps subjectif de l’écoute active, temps non quantifiable, et qui fait l’objet de plusieurs recherches en psychologie. Plusieurs compositeurs contemporains, comme Arvo Pärt, Pierre Boulez, José Manuel Lopez Lopez et bien d’autres, ont recherché des formes d’écriture, des procédés musicaux pour suspendre ce temps subjectif, pour inscrire le temps vécu dans une dimension contrôlée.
• Dans le solfège, le temps est une subdivision de la mesure et suggère la dynamique à apporter à l’interprétation (temps fort - temps faible).
L’observation des conduites musicales enfantines permet une approche un peu différente. La musique, dans sa pratique « de concert » implique en effet un temps commun. Il s’agit d’un temps à la fois pratique et formel. Un des penseurs de l’Ars Nova, au XIIIe siècle, Francon de Cologne exprime brillamment cette idée : le Tempus est la mesure de la musique émise et de la musique omise. L’observation met en évidence la construction de ce temps formalisé par les enfants, qui passent de l’activité égocentrique (dans le sens piagétien !) à un temps pratique, basé sur le concret, perceptif et actif qui le produit, puis à ce temps formalisé qui permet les activités interactives, complémentaires. Ce niveau n’est guère atteint avant la sixième année. |
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Un métronome est un instrument donnant un signal audible ou visuel permettant d'indiquer un tempo, vitesse à laquelle doit être jouée une musique. Il est surtout utilisé dans l'étude d'une partition, la mise en place d'une interprétation ou la recherche du minutage (timing) d'une œuvre musicale.
Mesurer le temps dans sa cuisine
Un sablier est un instrument qui permet de mesurer un intervalle de temps par écoulement de sable ou quelconque matière solide fractionnée. Le mécanisme similaire pour les liquides est la clepsydre.
Bien que l'on ne sache pas exactement quand le sablier a été inventé, son utilisation est avérée à partir du Xe siècle. A l'origine il était constitué de deux bulbes de verre placés l'un sur l'autre et reliés par un tuyau fin.
Les progrès du soufflage du verre ont permis par la suite de les réaliser d'une seule pièce. Le bulbe rempli de sable fin, ou d'un corps similaire, est placé en haut et par l'effet de la gravité, le sable s'écoule lentement et régulièrement dans l'autre. Une fois que tout le sable est dans le bulbe du bas, on peut retourner le sablier pour mesurer une autre période de temps.
En général, les sabliers communs écoulent leur sable en 1 à 5 minutes. Une utilisation courante et familière est le contrôle de la cuisson des œufs à la coque avec des sabliers de 3 minutes. Le sablier est aussi utilisé dans les jeux de société pour limiter les tours de jeu. Autrefois il était utilisé sur les bateaux pour mesurer le temps par demi-heure. Les marins qui pour abréger leur quart retournaient l'ampoule avant qu'elle ne soit complètement vide « mangeaient du sable » selon une expression proverbiale du temps. |

Sablier du XVIIIe siècle |
Le sablier n'est pas un outil fiable pour mesurer précisément l'écoulement du temps : des facteurs peuvent affecter la durée d'écoulement du sable : la finesse du sable, la forme des bulbes, la taille du tube qui les relie, son usure par l'écoulement du sable, la position plus ou moins horizontale, l'effet des mouvements accentuant ou ralentissant l'écoulement du sable.
Le sablier représente le temps qui passe. Il est parfois représenté avec des ailes d'oiseau ou de chauve-souris pour symboliser la fugacité du temps qui passe. Les allégories du Temps ou de la Mort portent souvent un sablier et par extension celles de la mélancolie.
Une minuterie ou minuteur (timer en anglais) est un dispositif, souvent programmable, permettant de mesurer le temps. D'abord mû par un mécanisme d'horlogerie pour remplacer le sablier, il est souvent aujourd'hui complètement électronique. Celui-ci permet d'alimenter une alarme (comme un beeper), ou une fonction, quand le temps défini choisi est écoulé.
Une minuterie peut être un ustensile de cuisine permettant de contrôler les temps de cuisson. Elle est souvent intégrée aux fours (traditionnels ou micro-ondes). De nombreuses autres appareils électroménagers sont munis de minuteries, tels que la machine à laver ou le sèche-linge.
Aujourd'hui, la plupart des appareils électroniques, tels les téléphones portables ou ordinateurs personnels, sont dotés d'une fonction « minuterie ».
La minuterie est un élément important de l'équipement de laboratoire de biologie moléculaire, qui permet de contrôler avec précision les temps d'expériences en cours, telles que les digestions enzymatiques.
À la maison, un système muni d'une minuterie peut être utilisé afin de simuler une présence lors d'une absence afin de diminuer les risques de vols.
Utilisée avec des explosifs, une minuterie permet de programmer le déclenchement de l'explosion, afin d'avoir le temps de dégager un périmètre par exemple.
Le temps dans la mythologie
Dans la mythologie grecque, Chronos est un dieu primordial (Titan) personnifiant le temps. Il apparaît essentiellement dans les traditions orphiques, et est confondu avec Cronos, le roi des Titans dans les traditions tardives.
C'est un être immatériel, apparu à la création du monde. Il est représenté sous les traits d'un serpent à trois têtes (une d'homme, une de lion et une de taureau) enlacé avec son épouse Anankè (déesse de la Nécessité, de la Fatalité) autour du monde-œuf. Ils sont censés entraîner le monde céleste dans sa rotation éternelle. Selon la cosmogonie orphique, ils seraient les géniteurs de Chaos et Éther. Dans la culture contemporaine, il est surtout connu pour être représenté sous les traits d'un vieil homme à longue barbe, vêtu d'une toge et tenant une faux, souvent aussi un sablier. En anglais, il est souvent surnommé sous cette forme Father Time ("Père Temps"). |
 L’HERMITE et son sablier - Tarot des Visconti-Sforza XVe siècle |
Bibliographie : Dictionnaire des Symboles – Jean Chevalier et Alain Gheerbrant |
SYLVIE TRIBUT ASTROLOGUE : www.sylvie-tribut-astrologue.fr |
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