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Automobile : l’ABS en savoir plus Le système anti-blocage des roues, plus connu sous l'abréviation ABS (de l'allemand Antiblockiersystem), est un système d'assistance au freinage utilisé sur les véhicules roulants, limitant le blocage des roues pendant les périodes de freinage intense. Fonction secondaire dans le système de contrôle de traction, elle est utilisée dans les avions (lors de l'atterrissage) et dans les véhicules automobiles ou motocyclettes, où elle fait de plus en plus partie de l'équipement standard. D'autres termes sont également utilisés ou recommandés comme antiblocage de sécurité, système de freinage anti-blocage, freins anti-blocage, système d'antiblocage de roues... La genèse En 1928, l'allemand Karl Wessel obtient une licence pour un dispositif de freinage d'urgence pour l'automobile, mais ses travaux ne dépassent pas le stade de l'étude. C'est en 1936 que naît l'idée du système de freinage ABS avec Bosch qui dépose un brevet d'invention pour un tel dispositif. Années 1960 En 1969, la première génération d'un système antiblocage contrôlé électroniquement est présentée au Salon de l'automobile de Francfort par la compagnie américaine ITT Automotives qui avait racheté Alfred Teves GmbH. Et c'est dans cette version du système que la vitesse d'enfoncement de la pédale de frein est mesurée et indique un freinage d'urgence probable. Années 1970 En 1975, Bosch achète les brevets et licences à Teldix sur l'élaboration d'un dispositif visant à éviter le blocage des roues d'un véhicule à moteur à combustion interne. En 1978, Bosch commercialise son ABS électronique (ABS2) et en même temps en fait une marque déposée. Les autres équipementiers et constructeurs utiliseront le terme ABV (Automatischer Blockierverhinderer). Et les premiers véhicules à en être dotés en option sont les modèles allemands : Mercedes classe S en octobre et BMW série 7 en décembre. Années 1980 En 1988, La BMW K1 est la première moto à en être doté en option d'un système du fournisseur FAG Kugelfischer et cela coûtait 1 980 DM. En 1986, à la demande de PSA à qui Bosch refusait de livrer les volumes d'ABS nécessaires à sa stratégie d'équipement, privilégiant les constructeurs allemands, Bendix recommençait le développement d'un système ABS. Le système fut lancé sur la 405 Mi16, puis étendu aux 605 et XM. Renault fut également client de ce système avec la R19. Ces produits ont été fabriqués à Drancy. Compte tenu des développements commerciaux, un deuxième site de production situé à Moulins (Allier) fut équipé de ligne d'usinage et de montage à partir de 1992. Ce site produisit des systèmes Mécatronic 2 puis 3 pour la Ford Mondéo. L'histoire bégaya et Bosch se porta acquéreur en 1996 de l'activité de freinage de Bendix devenu entretemps AlliedSignal. Cet achat comprenait l'activité ABS d'AlliedSignal. Bien que disposant d'une usine importante en Europe, Bosch décida néanmoins de poursuivre la production d'ABS à Moulins compte tenu des performances de cette usine et lança en septembre 1997 la production d'ABS 5.3 à destination des constructeurs français et italiens. Grâce à ce site, la production d'ABS se poursuit aujourd'hui encore sur le sol français. Années 2000 En 2004, l'usine Biria située à Neukirch/Lausitz près de Heidelberg en Allemagne monte le premier système ABS sur un vélo. Depuis 2004, la législation européenne impose l'équipement ABS en série à l'ensemble des nouvelles voitures commercialisées dans l'Union. Différence ABS - pilote professionnel En revanche, et c'est là que les avis divergent, un freinage sans ABS réalisé par un pilote de course ne rivalise pas, d'une façon générale, avec un freinage réalisé avec ABS, car lorsque le pilote écrase la pédale de frein jusqu'à sentir le blocage d'une roue, il relâche légèrement la pression pour permettre à ce pneu de ne pas glisser. Or le véhicule ralentissant au fur et à mesure du freinage, la force nécessaire pour éviter de bloquer une roue décroît régulièrement ce qui contraint le pilote à relâcher la pression. En résumé, il "tape" dans les freins, puis relâche lentement la pression jusqu'à l'arrêt (il ne s'agit pas de pompage, comme on l'imagine souvent). Dans le cas d'un véhicule équipé de l'ABS, le conducteur écrase la pédale de frein et laisse l'électronique gérer la pression du liquide de frein sur chacune des quatre roues. C'est-à-dire que non seulement, l'ABS va optimiser le freinage de chacune des quatre roues indépendamment les unes des autres, ce qu'est totalement incapable de faire le pilote avec une seule pédale, mais il va aussi chercher le meilleur point de fonctionnement qui se situe autour de 15 % de glissement, ce qu'un pilote est incapable de faire avec une seule pédale pour quatre roues. Par ailleurs, quand un pilote laisse le pneu glisser quelques fractions de secondes, le matériau de la bande de roulement s'échauffe très rapidement (>130°C) et ses propriétés d'adhérence se dégradent. Dernier argument: un pilote (même le meilleur au monde) a un temps de réaction plus long que le système électronique. Pour toutes ces raisons, le freinage ABS n'a pas d'égal. Cas de la neige Freinage d'urgence Conclusion Finalement, si en théorie sur surface sèche, le conducteur expérimenté peut être plus efficace que l'ABS, dans la pratique, avec tous les aléas de la conduite sur route et certaines situations difficilement prévisibles, un système de freinage comportant un ABS est très souvent efficace et plus sûr. Le fonctionnement de l'ABS est également très dépendant de la bonne qualité du système d'amortissement des trains roulants du véhicule. En effet, un amortissement défectueux ne permet plus de maintenir les roues du véhicule en contact optimal avec la route, provoquant des pertes d'adhérence qui favoriseront les blocages de roues en cas de décélération rapide. Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Volvo, un constructeur automobile pour qui la sécurité et l'innovation sont au cœur de leurs recherches : 91200 - VOLVO GROUPE BIDAUD http://www.volvo-idf.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |