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Le futur de la formation sera digital ou ne sera pas… Le monde du travail et l’économie au sens large, ont connu des bouleversements majeurs dus aux technologies numériques, que l’on pourrait comparer à deux plaques tectoniques. Il ne se passe pas un jour sans que dans la presse, la télévision ou la radio, les mots « e-learning », « digital learning », ou FOAD (Formation Ouverte à Distance), ne soient érigés comme les nouvelles règles de l’hygiène de vie professionnelle de demain. Au centre du propos « digital» ou de « e-learning » se trouve le fait d’apprendre... A chacun sa façon d’apprendre En variant les supports mis à disposition, les contenus que chacun peut apporter et partager avec les autres, on fait varier les ressources, le type d’activités et les stratégies d’apprentissage, pour aller véritablement vers une formation « expérientielle », c’est-à-dire focalisée sur l’expérience, la mise en pratique des savoirs. Le support multi media devient alors multimodal, il ouvre de nouvelles perspectives d’apprentissage par l’intégration d’activités, pour certaines formelles, d’autres plus informelles, auxquelles s’ajoute l’expérience du terrain. Autant de ressources qui permettent de générer des interactions nouvelles (1). Cette évolution vers une formation de plus en plus multi modale, se heurte pourtant aux réalités quotidiennes des apprenants, à leur mode de fonctionnement, à leurs habitudes, leurs choix et leurs objectifs. La souplesse et la modularité des ressources numériques aujourd’hui disponibles, qui leur permettent de choisir, quand ils apprennent, où ils apprennent, deviennent déterminantes. Les salariés d’aujourd’hui veulent apprendre autant de leurs pairs, de leurs managers, que des « experts ». L’apprenant a changé, l’intérêt n’est plus individuel mais collectif. Multimodal vs langage Le multimodal offre à l’apprenant l’opportunité de s’inscrire dans une exploration active de l’information, bien plus qu’à une réception passive. Il lui propose une source de matériel riche pour l’esprit, qui génère des stimuli dynamiques, qu’il préfère aux stimuli statiques. Il permet à l’apprenant, de répéter à l’infini, de tâtonner et de procéder par essai-erreur, de travailler « à sa main », à son rythme, selon ses besoins, ses envies, son projet, ses objectifs et ses priorités personnelles, pour ne pas subir. Très concrètement, l’avènement du digital a ouvert le champ des possibles en permettant de sortir l’apprentissage des salles de cours. Un paradoxe difficile à apprehender : « controle » vs « bouleversement » La pratique pédagogique est ainsi confrontée à une sorte de statut quo, une forme de compromis au sein duquel la technologie est davantage utilisée pour consolider des pratiques dépassées, voire désuètes, plutôt que de favoriser l’innovation. Ce compromis, est sans doute la conséquence des fortes tensions sous-jacentes au sein desquelles s’affrontent les concepts de « bouleversement » et de « contrôle », qui parasitent le discours sur les technologies numériques principalement dans le monde de l’éducation, mais pas seulement. À l’épreuve du terrain, la réalité est que les nouvelles technologies joueront un rôle majeur, fondamental même dans la transformation de la formation professionnelle. Celles-ci contribuent directement à améliorer à la fois l’expérience utilisateur, mais également les normes et les standards, offrant aux utilisateurs – apprenants – un accès plus facile à l’information, favorisant de meilleurs choix. L’outil digital leur offre la possibilité de prendre le contrôle du développement de leurs compétences. Les principes pédagogiques dominés par le professeur, le formateur, le lecteur, dispensateur de savoir sont challengés, car ils ne répondent plus aux besoins des salariés d’aujourd’hui dans une société de plus en plus numérique et interconnectée. En conclusion, on peut dire que l’apport de la technologie dans la formation ou l’apprentissage, permet à l’apprenant d’avoir accès à davantage de contenu, mais également d’être en contact, « connecté », avec d’autres apprenants, tuteurs, managers, superviseurs, de manière plus rapide, plus dynamique et donc plus efficace. Toutes les organisations, quelle que soit leur taille, ont intérêt à s’emparer de « ce pouvoir », afin de créer conditions favorables au développement des compétences, source de succès et de performance. (1) Un rapport récent publié au Royaume Uni, a mis en avant un certain nombre de propositions radicales, en préconisant notamment de rendre obligatoire « l’intégration dans tous les programmes de formation un minimum de 10% de digital, avec une forte incitation à atteindre les 50% à l’horizon 2017/18 ». À suivre : Le e-Learning se résume-t-il à mettre un corpus pédagogique sur informatique ? 78130 - IN OCTAVO CONSEIL http://www.communication-elearning-formation-paris.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |