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Le dépôt de bilan, en savoir plus En droit français, une entreprise qui ne peut plus faire face à ses dettes est placée par ses dirigeants en procédure collective en constatant sa cessation des paiements (nommée aussi couramment « faillite », allusion à l'ancienne loi de 1967, ou « dépôt de bilan »). Cependant cessation des paiements et faillite ne doivent pas être confondues, la première n'entraînant pas nécessairement la seconde. La cessation des paiements correspond à un état d'illiquidité (impossibilité (momentanée) de faire face au passif exigible avec l'actif disponible), alors que la faillite correspond à un état d'insolvabilité (impossibilité (permanente) de faire face à tout le passif (échu et non échu) avec tout l'actif (disponible et illiquide)... Initiative de la constatation de l'état de cessation de paiements - dans les cas les plus courants, ce sont les dirigeants qui prennent la décision de « déposer le bilan » ; il se matérialise par le dépôt d'une « déclaration de cessation des paiements » au tribunal de commerce ; les dirigeants ont l'obligation légale de déposer cette déclaration dans un délai de 45 jours à compter de l'état de cessation des paiements (impossibilité de faire face au passif échu avec l'actif disponible) ; Déroulement de la procédure après cessation de paiements Le « passif exigible » est le passif devant donner lieu à un paiement immédiat (salaires, charges, factures à échéance, etc.). L'« actif disponible » est tout ce qui est susceptible d'être immédiatement transformé en liquidités (créances clients, traites escomptables, valeurs mobilières, le cas échéant machines ou biens non indispensables à l'activité réalisables rapidement). Concrètement, l'entreprise se trouvant dans l'impossibilité de payer ses dettes doit dans les quarante-cinq jours qui suivent, faire une déclaration de cessation de paiement au greffe du tribunal de commerce pour les entreprises commerciales (SA, SARL, ..) ou au greffe du tribunal de grande instance pour les autres entreprises ( Associations, professions libérales, ) à moins qu'il ne demande l'ouverture d'une procédure de conciliation. Une fois la cessation déclarée, le dirigeant doit attendre la convocation à l'audience du tribunal dans un délai moyen de huit à quinze jours. Le tribunal examine, en présence du dirigeant, l'état de la société. En fonction des documents comptables remis lors de la déclaration et des explications du dirigeant, le tribunal prononce usuellement l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire assortie d'une période d'observation. Cette période, de trois à six mois, est assortie de la nomination éventuelle (seuil fixé par décret) d'un administrateur judiciaire chargé de contrôler la gestion, d'évaluer le passif et l'actif de la société et de répertorier les créanciers et débiteurs. L'administrateur assiste le dirigeant pendant cette période mais le dirigeant reste chargé du fonctionnement quotidien de l'activité. Une fois le jugement prononcé, les dettes antérieures sont « gelées » jusqu'à la présentation du rapport de l'administrateur judiciaire auprès du Tribunal. Trois cas peuvent se présenter à l'issue (ou pendant) la période d'observation : 1. L'entreprise paraît viable, son défaut de paiement était temporaire (retard de paiement d'un gros client, sinistre des locaux, etc.). Le tribunal de commerce peut décider, sur proposition de l'administrateur et du dirigeant, de l'étalement de la dette et de la poursuite d'activité ; 2. L'entreprise n'est pas viable en l'état (charges trop importantes, marché dégradé, etc.) mais un repreneur est intéressé par la reprise de tout ou partie de l'activité. C'est la cession d'activité ; 3. L'entreprise n'est pas viable et aucun repreneur crédible ne s'est manifesté. C'est la liquidation judiciaire. La cessation de paiement est la condition d’ouverture des procédures de redressement judiciaire et de liquidation, mais non de la procédure de sauvegarde, possible en France depuis janvier 2006 (inspirée du Chapter 11 du droit américain). Quand est-on en situation de cessation de paiement ? Une des positions possibles est d'estimer que la situation de cessation des paiements est celle où l'actif disponible ne peut permettre de faire face au passif exigible. De nombreuses interprétations de bon sens permettent de moduler cette règle : - une société qui a des difficultés mais qui attend un gros règlement ou un gros contrat peut valablement considérer qu'elle n'est pas en situation de cessation de paiements ; La date de cessation des paiements présente des aspects importants : - elle détermine la période suspecte : entre la date de cessation des paiements finalement retenue et le jugement d’ouverture (redressement ou liquidation), l'administrateur judiciaire pourra examiner toutes les opérations pour les remettre en question (cette période suspecte pouvant remonter aux 18 mois précédant l'ouverture de la procédure collective) ; Si cette déclaration tardive s'est doublée d'abus du dirigeant (abus de biens sociaux, salaire surévalué, transfert d'actif vers d'autres sociétés dans lesquelles il avait des intérêts, paiements préférentiels durant la période suspecte, vente d'actifs importants...), le Tribunal pourra décider de sa responsabilité et lui réclamer un comblement de passif sur ses biens propres. La préparation de la déclaration de cessation de paiements La déclaration de cessation de paiement doit être accompagnée des comptes annuels du dernier exercice, d'un extrait d'immatriculation au RCS ou au RNM, du nombre, du nom et de l'adresse des salariés, du montant du chiffre d'affaires du dernier exercice comptable, de l'état chiffré des créances et des dettes, d'une situation de trésorerie datant de moins d'un mois, de l'état actif et passif des sûretés et des engagements hors bilan, de l'inventaire sommaire des biens du débiteur. Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Gina Sanders - Fotolia.com. Pour aider les entreprises à anticiper un dépôt de bilan, des avocats fiscalistes : 75017 - JACQUES PROVOST AVOCAT FISCALISTE http://www.avocat-fiscaliste-75008-paris.com Des experts-comptables : 60270 - PATRICK GAUTIER EXPERTISE http://www.expert-comptable-chantilly-60.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |