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L’uberisationde l’économie : avantages et limites L'uberisation (ou ubérisation), du nom de l'entreprise Uber, est un phénomène récent dans le domaine de l'économie consistant à l'utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi-instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles technologies. La mutualisation de la gestion administrative et des infrastructures lourdes permet notamment de réduire le coût de revient de ce type de service ainsi que les poids des formalités pour les usagers. Les moyens technologiques permettant l'« uberisation » sont la généralisation du haut débit, de l'internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation. L'uberisation s'inscrit de manière plus large dans le cadre de l'économie collaborative. Ce concept s'oppose en fait à celui connu depuis des générations, et particulièrement depuis les trente glorieuses, c'est-à-dire le monde fixe et réglementé du salariat... Description Une définition de l'ubérisation est donnée par Guillaume Sarlat pour Le Figaro : « L'Uberisation, tout le monde en parle aujourd'hui : tous les business models des grands groupes seraient sur le point d'être disruptés, ubérisés, désintermédiés, commoditisés, en un mot pulvérisés par une multitude de startups beaucoup plus agiles et innovantes. » Parmi les services cités comme initiant l'uberisation de l'économie, on cite Airbnb, Booking.com ou Amazon. Le fonctionnement d'un service ubérisé comprend généralement des éléments incontournables complété : - plateforme numérique de mise en relation entre client et prestataire ; Domaines économiques ubérisés L'ubérisation est réputée toucher de plus en plus de domaines de l'économie, par exemple la rénovation énergétique des bâtiments. À titre d'exemple, un rapport établi par l'association La Fabrique écologique cite le cas de Google qui, ayant racheté le fabricant d'outils domotiques intelligents Nest Labs, est en mesure dans un premier temps d'établir un diagnostic de performance énergétique fonction de l'usage, et grâce aux mégadonnées croisant ces informations avec les conditions climatiques ou le potentiel photovoltaïque du site, d'évaluer les besoins de travaux nécessaires à une amélioration de la performance énergétique du bâtiment ; il cite également les initiatives d'Elon Musk, proposant des solutions de stockage d'énergie domestique en crédit-bail. Il considère l'ubérisation comme une « menace », et propose des solutions alternatives, inspirées du programme néerlandais EnergieSprong. Conséquences - pour le client : un service à faible coût, ou de coût identique à moins de qualité, simplicité d'accès au service et instantanéité, environnement de confiance (paiement, avis des utilisateurs,...) - pour le professionnel : statut de travailleur indépendant (autoentrepreneur, freelance...). Le droit du travail ne s'applique donc pas avec tout ce qu'il entraîne au niveau de la protection sociale ou des congés payés. Le service est effectué par des travailleurs indépendants par l'intermédiaire d'une plateforme numérique (place de marché). Il ne s'agit donc pas d'une relation employeur / employé mais d'une relation client / fournisseur. Le professionnel doit donc gérer lui-même ses affiliations aux régimes de protection sociale et de prévoyance ainsi que les questions fiscales (TVA, impôts...) et de règlementation. L'uberisation de l'économie entraîne d'une part une individualisation de l'activité, d'autre part la pluriactivité (fait d'avoir plusieurs activités, ou un emploi salarié et un autre indépendant). Ce phénomène recèle plusieurs avantages et limites : - Avantages : meilleur accès au travail, revenus supplémentaires (pouvant être significatifs), augmentation du risque en multipliant les donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation du temps de travail, travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, diversification de l’activité habituelle, contribution à une réflexion accrue sur la pertinence éventuelle d'instaurer un revenu minimal universel. - Limites : effacement de la limite entre vie professionnelle et vie personnelle, revenus plus précaires que pour les salariés, notamment en cas de maladie ou de changement de politique tarifaire de la plateforme, difficulté d’accès aux prêts et au logement en l'absence de revenus stables, risque économique, moindre opportunité d’accès à la formation. La non application de la législation du travail nécessite de réinventer d’autres formes de protection sociale. D'après l'Observatoire de l'Ubérisation créé en 2015 par Grégoire Leclercq et Denis Jacquet pour analyser ce phénomène, il faut aussi prendre en compte les enjeux sociaux (financement du modèle social), juridiques (requalification en contrat de travail), fiscaux (les plateformes sont nombreuses à ne pas se soumettre à l'impôt sur le territoire national) et économiques (les acteurs traditionnels sont bousculés par ces modèles et les appréhendent). En effet, les flux financiers induits par les services ubérisés transitent fréquemment à l'étranger, donc à l'abri des prélèvements sociaux du pays où se font effectivement les prestations. Texte sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. 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