![]() |
Banco Ambrosiano : scandale au Vatican Banco Ambrosiano est une banque italienne qui a fait l'objet d'une des plus retentissantes faillites de l'après-guerre en 1982, suscitant ainsi l'un des plus gros scandales impliquant la mafia et la banque du Vatican, son premier actionnaire, qui ouvrira la voie à l'opération mani pulite dans les années 1990. Roberto Calvi, membre de la loge Propaganda Due (P2) et directeur de la Banque Ambrosiano, a été retrouvé pendu sous un pont à Londres le 17 juin 1982. En 2006, le procès concernant l'affaire Calvi continuait, impliquant notamment Licio Gelli, le grand-maître de P2, arrêté après 3 mois de cavale à Cannes en 1998. La mort du pape Jean-Paul Ier en 1978 a parfois été liée au scandale Ambrosiano, donnant ainsi le scénario d'une partie du film le Parrain III… La banque Ambrosiano fut également accusée de transférer secrètement des fonds au syndicat polonais Solidarnosc et aux Contras du Nicaragua, soutenus par Washington contre le régime sandiniste. Protagonistes Avant 1981 Dans les années 1960, à l'heure de la première mondialisation financière, la banque commença à étendre ses activités, ouvrant une holding au Luxembourg en 1963 (Banco Ambrosiano Holding, dirigée par Carlo Canesi). En 1947, Carlo Canesi avait fait entrer Roberto Calvi dans la banque. Celui-ci devint « general manager » en 1971, puis secrétaire général en 1975. Calvi étendit encore les activités de la banque Ambrosiano, créant entre autres un certain nombre de compagnies off-shore aux Bahamas et en Amérique latine. Sous Calvi, la banque Ambrosiano prit contrôle de la Banca Cattolica del Veneto, et finança la maison d'édition Rizzoli, qui en retour finançait le Corriere della Sera. L'influence financière sur ce quotidien italien majeur permettait à Roberto Calvi d'œuvrer en faveur de ses confrères au sein de la loge P2, découverte en 1981 avant d'être déclarée illégale (selon un ancien "repenti" des services secrets américains, celle-ci travaillait avec la CIA au sein de l'opération Gladio afin de favoriser une « stratégie de la tension »). Roberto Calvi fit aussi intervenir la banque du Vatican et était proche de son secrétaire Paul Marcinkus. M Paul Marcinkus, cardinal d'origine américaine, signait frauduleusement les lettres de change pour la Banco Ambrosiano. Calvi soutînt aussi certains partis politiques italiens, surtout le PCI de Enrico Berlinguer et le PSI de Bettino Craxi, la dictature de Somoza au Nicaragua puis les Contras, et enfin Solidarnosc. Le banquier Roberto Calvi avait versé au PCI 30 milliards de lires. Le secrétaire général du PCI, questionné par la commission P2, pour ne pas répondre, a déclaré qu'il ne s'intéressait pas à l'administration... Au 30 juillet 1982, lorsque l'Ambrosiano était en faillite et le banquier Roberto Calvi trouvé pendu à Londres, le c/c n° 62063 du PCI, présentait un solde débiteur de 10 530 000 000 lires, et devaient être ajoutés des prêts pour 20,7 milliards concédés au quotidien communiste Paese sera jamais rendus. Les financements à l'Editoriale il Rinnovamento, propriétaire du quotidien communiste Paese sera étaient alimentés par des sociétés étrangères du Groupe Ambrosiano par le « Logos International ». Le compte n 32939 entretenu, comme celui de PCI, près de la filiale de Rome du Banco Ambrosiano présentait au 13 juillet 1982 un solde débiteur de 20,7 milliards de lires. La documentation en 1977 fut diffusée dans la campagne contre la corruption, la P2 et leur complicité dans l’appareil d’État italien par le journaliste politique Luigi Cavallo qui interrogeait la magistrature de Milan sur la singulière abstention d’actes de poursuite de droit public. Luigi Cavallo fut arrêté et extradé de France avec la complicité des services secrets italiens et français (v. Luigi Cavallo Lettera al Governatore della Banca d’Italia, Paolo Baffi Gouverneur de la Banque d'Italie en novembre 1977) Le réseau complexe de filiales off-shore mis en place par Calvi lui permit de faire des prêts massifs sans contrôle. En 1978, à la suite de la diffusion du dossier du journaliste Luigi Cavallo, la banque d'Italie publia un rapport qui mena à l'ouverture d'enquêtes. Mais peu de temps après, le juge d'instruction milanais Emilio Alessandrini fut assassiné (un groupe terroriste d'extrême-gauche fut accusé). Paolo Baffi et Mario Sarcinelli furent emprisonnés. Après 1981 En 1982, on découvrit qu'il manquait 1,287 milliard de dollars à la banque. Roberto Calvi s'enfuit alors du pays grâce à un faux passeport, tandis que Roberto Rosone s'arrangeait pour que la banque d'Italie prenne contrôle de la banque Ambrosiano. Graziella Corrocher, la secrétaire personnelle de Calvi, laissa une note l'accusant avant de se défenestrer. Calvi lui-même fut trouvé le 18 juin 1982 pendu au Blackfriars Bridge à Londres (qui aurait un sens ésotérique pour la franc-maçonnerie). Si on parla d'un suicide à l'époque, une enquête est actuellement en cours, plus de vingt ans après les faits. En août 1982, la Banque Ambrosiano fut remplacée par la Nouvelle Banque Ambrosiano, dirigée par Giovanni Bazoli. Le Vatican accepta de payer une partie des sommes perdues sans toutefois s'avouer responsable de la faillite d'Ambrosiano. Toujours en 1982, l'expert-comptable de l'IOR, Pellegrino de Strobel, est inculpé pour avoir fait le lien avec la Banco Ambrosiano. Du côté du monde des banques, l'épisode Ambrosiano a mené à l'adoption de la directive de juin 1983 par le conseil des communautés européennes, directive qui posa les bases d'une surveillance consolidée de l'activité internationale des banques. Les cadres de la banque n'ont pas été inquiétés, l'un d'eux se retrouvant mouillé dans l'affaire du Fondo sociale di cooperazione europea en 1998. L'affaire Clearstream Le juge italien enquêtant en 2006 sur la mort de Roberto Calvi en 1982 a demandé l'aide d'Ernest Backes, interrogeant par ailleurs le grand-maître de P2, Licio Gelli. Selon la journaliste Lucy Komisar, il enquête aussi sur la mort de Gérard Soisson. À part Licio Gelli, le mafieux Giuseppe Calò (alias « Pippo Calo ») est l'un des principaux accusés de la mort de Calvi. Selon le journaliste David Yallop, Roberto Calvi aurait été responsable de la mort d'Albino Luciani qui, en tant que pape Jean-Paul I, préparait une réforme des finances du Vatican. La famille de Calvi prétend que ce dernier était un honnête homme manipulé par d'autres. Selon les juges qui ont accusé Licio Gelli et Giuseppe Calò, le grand-maître de P2 aurait ordonné sa mort afin de le punir pour des détournements de fonds, effectués à son bénéfice personnel, qui appartenaient à Gelli lui-même et à la mafia. La mafia elle-même aurait voulu empêcher la justice de découvrir comment Calvi l'aidait à blanchir de l'argent. Suivi de l'enquête Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici. Photo : Sentinelle del mattino International. Pour alerter les chefs d'entreprise sur les risques de fraude financière, un avocat fiscaliste : 75017 - GORGUET HANS PROVOST AVOCATS ASS. http://www.avocat-fiscaliste-75008-paris.com Des experts-comptables : 60270 - PATRICK GAUTIER EXPERTISE http://www.expert-comptable-chantilly-60.com Voir toutes les newsletters : www.haoui.com Pour les professionnels : HaOui.fr |