Un espace vert désigne, en urbanisme, tout espace d'agrément végétalisé (engazonné, arboré, éventuellement planté de fleurs et d'arbres et buissons d'ornement, et souvent garni de pièces d'eau et cheminements). L'expression est généralement plutôt employée aux espaces publics ou semi-publics. Le mot sous-entend une situation en milieu urbain ou péri-urbain, en tout cas en milieu construit.
Dans les années 1960, alors que la démographie et l'urbanisation sont en pleine expansion dans le monde, les urbanistes désignent les jardins et espaces de détentes publics végétalisés par le terme : espace vert, étant donnée que ces sites sont représentés par la couleur verte sur les plans d'architectes et d'urbanisme.
Les espaces verts peuvent être définis de deux manières :
- A l’échelle d'une ville, les espaces verts peuvent désigner l'ensemble des espaces utilisées parcs urbains, jardins publics, squares, d'une certaine dimension, accessible à pied et à vélo mais non aux engins motorisés, et ne présentant pas de dangers pour les usagers, enfants en particulier.
- À l’échelle d'une copropriété ou d'une résidence, les espaces verts peuvent également désigner l'ensemble des espaces végétalisés et aquatiques d'une zone construite.
Une étude a porté sur les espaces verts urbains de 386 villes de plus de 100 000 habitants dans 31 pays européens (soit 170,6 millions de personnes concernées, composant 34 % de la population européenne en 2001).
- Le pourcentage d'espaces verts variait de 1,9 % du territoire urbain (Reggio Calabria, Italie), à 46 % (Ferrol, Espagne), sur la base des définitions retenues par les auteurs (différents modes de calculs sont possibles). Les villes du nord de l'Europe ont en moyenne une plus grande proportion d'espaces verts par rapport aux villes dans le sud.
- 45 millions de personnes vivant dans les villes européennes ont encore un accès très limité aux espaces verts urbains, notamment dans les villes qui ne comptent que de 2 à 13 % d'espace vert.
- Le nombre de mètres carrés d'espaces verts par personne tend à diminuer avec l'augmentation la densité de population (plutôt que parce qu'on a construit sur les espaces verts existants). La répartition et la position géographique des espaces verts (intra- ou péri-urbains) les rendent plus ou moins accessibles pour le public.
- La quantité d'espace vert par personne (« per capita ») varie fortement selon les pays, les villes et les formes urbaines : Sauf quelques exceptions, les villes denses du sud-est de l'Europe ont très peu d'espaces verts avec par exemple : 3 à 4 mètres carrés par personne à Cadix, Almería, Fuenlabrada (Espagne) et dans la région de Calabre (Italie) alors que les urbains du nord-ouest européen en disposent, par personne, jusqu'à 100 fois plus avec par exemple plus de 300 m par personne à Liège (Belgique), Oulu (Finlande) ou Valenciennes (France, pays dans lequel un ne vingtaine de grandes villes françaises sont néanmoins mal placées dans le palmarès européen [archive])).
- À la fin du XX siècle, dans 67 villes densément peuplées du Royaume-Uni étudiées, l'augmentation de la population n'a pas été compensée par une augmentation équivalente en espaces verts, alors que sur le continent les villes européennes tendent à ne pas diminuer ce ratio en créant des réserves foncières (ceintures verte.. ou friches réhabilitées).
- La Commission européenne invite les États-membres et les villes européennes à planifier une meilleure offre en accès à des espaces verts. De son côté l'OMS a aussi encourager les villes à réintroduire un peu d'agriculture urbaine, qui pourrait localement s'intégrer dans certains espaces verts.
Selon l'UNEP (entreprises du paysage), en 2009, ce secteur économique représente en France 80 000 actifs ; 20 000 entreprises « du paysage » pour un chiffre d'affaires de 5 milliards d’€ (dont 750 millions d’€ en Île-de-France).
Un sondage fait en 2008 UNEP/IPSOS donne 7 français sur 10 basant leur choix de lieu de vie en fonction de la présence d'espaces verts à proximité de leur habitation. En 2010, plus de 90 % des sondés disent que le contact avec les plantes, les végétaux et les jardins est important voire essentiel dans leur vie quotidienne. 20 % des Français regrette de ne pas avoir plus de liens avec la nature et les jardins, notamment dans les centres-villes et les centres commerciaux (cités par 86 % des sondés) puis sur le lieu de travail (65 %), les espaces de loisirs (63 %) et les lieux d'habitation (50 %). S'ils étaient élus local, 42 % d'entre eux choisirait comme priorité d'aménager des parcs et jardins et d'améliorer les espaces verts existants. 31 % proposeraient même des projets de rénovation urbaine entièrement guidés par le végétal (31 %).
La création ou l’amélioration d'espace vert se fait de plus en plus dans une perspective de développement soutenable, et donc souvent au service de populations et lieux qui en manquent, pour des raisons sociales, sanitaires et écologiques (trame verte et bleue urbaine et réseau écologique et d'agrément, et peut être décidée autant par les pouvoirs publics (mairie ou communauté de communes le plus souvent) ou par un promoteur immobilier a des fins écologiques et promotionnelles, ou compensatoires obligatoires, ce qui se fait de plus en plus. L'intégration de la biodiversité dans les espaces verts nécessite une formation initiale et continue des concepteurs d'espaces verts, mais aussi des équipes qui vont devoir les entretenir ou les surveiller ou les animer.
La double vocation sociale et écologique des espaces verts tend à se développer en recherchant plus de naturalité avec la gestion écologique et donc différenciée, la conservation de bois mort et d'arbres sénescents, la création de cheminements et de plans d'eau moins artificiels, l'abandon des pesticides, l'usage d'essences et d'espèces plus locales et moins horticoles, et une plus grande tolérance à l'égard de la flore sauvage et spontanée, etc. Sans négliger les parcs historiques des centres des grandes villes, il apparaît nécessaire de considérer les friches, la nature banale et les zones vertes de périphérie où les enjeux pour la biodiversité sont également importants.
Certains espaces verts contiennent des arboretums et/ou cherchent à développer une vocation pédagogique, avec par exemple des chronoxyles ou des fermes pédagogiques.
Ils peuvent jouer d'autres rôles, tampon notamment, pour limiter la périurbanisation ou par comme bassin écrêteur de crue (comme à Douai en zone d'affaissement minier, ou dans le nouveau parc de Saint-Vicens de Perpignan ) ou avec d'autres jardins de pluie. Une attention particulière peut être portée aux zones périurbaines (ex : projet Interreg IVC intitulé « Periurban parks »).
L'importance de la proximité de la nature pour la santé et les services écosystémiques rendus fait aussi l'objet d'études quantitatives et qualitatives. En France, la Fédération française du paysage et l'Union nationale des entrepreneurs du paysage concluaient en 2011 que 5 milliards d'euros de dépenses de santé pourraient être économisés chaque année en France si chacun avait chez lui une vue sur un espace vert. En effet selon le " National Ecosystem Assessment"(étude commandée par le gouvernement anglais, faite de 2009 à 2011 et publiée en juin 2011), 340 euros par personne et par an est la valeur estimée pour la santé, d'avoir un logement avec vue sur un jardin ou un parc.
Beaucoup de gens cherchent à se retrouver dans la nature après ou durant des moments de stress intense. Par exemple, juste après les attentats du 11 septembre 2001, les gestionnaires de parcs nationaux américains ont constaté une nette augmentation du nombre de visites ; « Les gens sortaient ce jour-là, se promener, en réfléchissant sur ce qui se passait » commentait un directeur de Parc. Ces retours dans la nature sont des stratégies d'adaptation qui semblent efficaces, selon un nombre croissant d'études démontrant que le contact avec la nature est bénéfique pour la santé un effet bénéfique des arbres et espaces verts sur la santé des personnes qui les fréquentent, en particulier en termes de récupération de stress et fatigue.
Texte et photo sous licence CC BY-SA 3.0. Contributeurs, ici.
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