Intouchables est un film français réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano, sorti en 2011.
L'histoire est inspirée de la vie de Philippe Pozzo di Borgo (auteur du livre Le Second Souffle en 2001), tétraplégique depuis 1993, et de sa relation avec Abdel Yasmin Sellou, son aide à domicile, dont les rôles sont tenus respectivement par les acteurs François Cluzet et Omar Sy. Le générique de fin indique que 5 % des bénéfices réalisés par le film sont reversés à une association pour les personnes paralysées, Simon de Cyrène, fondée par Laurent de Cherisey.
Avec 19,44 millions d'entrées Intouchables est le deuxième plus gros succès du box office en France, derrière Bienvenue chez les Ch'tis. Il est devenu en 2012 le film français en langue française le plus vu à l'étranger, détrônant ainsi Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain qui détenait le titre depuis près de dix ans. Intouchables devient aussi le film le plus vu de l'année 2012 dans l'Union européenne, devant Harry Potter et les Reliques de la Mort : Partie 2.
En février 2013, il est le plus grand succès d'un long métrage français à l'international toutes langues confondues, avec 30 millions d'entrées à l'étranger selon Unifrance, dépassant ainsi Taken 2. Il devient également le film français le plus vu au monde avec 51,5 millions d'entrées au total, et des recettes excédant les 425 millions de dollars. Il garde ce record jusqu'en 2014 où Lucy le fait passer en deuxième position.
Le 10 janvier 2012, Intouchables a battu un record en se classant n° 1 au box office hebdomadaire français pendant neuf semaines consécutives depuis sa sortie, classement qu'il conservera jusqu'à sa dixième semaine. Pour son rôle dans ce long-métrage, Omar Sy décroche le César du meilleur acteur en 2012. Intouchables a été présélectionné pour la nomination du meilleur film en langue étrangère aux Oscars, mais le 10 janvier 2013, les nominations officielles des Oscars 2013 ont été annoncées et Intouchables n'est finalement pas nommé.
En octobre 2015, Intouchables est considéré comme l’un des meilleurs films de ces dernières années dans une liste dévoilée par IMDb. Avec une note de 8.6/10, il est nommé meilleur film de l’année 2011.
Le film raconte la relation entre deux hommes issus de milieux différents : Driss, homme d'origine sénégalaise vivant en banlieue parisienne, qui vient de purger une peine de six mois de prison pour braquage de bijouterie, et Philippe, riche tétraplégique, qui a engagé le premier venu comme auxiliaire de vie bien qu'il n'ait aucune formation particulière.
Le film commence la nuit, au centre de Paris. Driss au volant conduit la Maserati Quattroporte V de Philippe à toute vitesse, en slalomant parmi les voitures. Ils sont bientôt poursuivis par la police. « Cent euros que je les mets dans le vent », dit Driss à son passager. Pourtant, ils sont rattrapés sur une sortie de l'A86. Pour justifier ses excès de vitesse, Driss indique aux policiers que Philippe, handicapé et malade, doit être conduit aux urgences ; Philippe trompe les policiers en simulant un malaise, et les policiers, pris de panique, les escortent jusqu'à l’hôpital. Les deux hommes jubilent. À peine les policiers ont-ils tourné le dos que Driss et Philippe reprennent leur route : « Maintenant, vous me laissez faire », dit Driss, qui prend la direction de l'A86. La rencontre des deux hommes est ensuite racontée sous la forme d'un flashback, qui occupe l'essentiel du film.
Philippe, riche tétraplégique, fait passer un entretien d'embauche pour recruter un auxiliaire de vie. Driss, qui figure parmi les candidats mais ne se fait aucune illusion sur ses chances de décrocher le poste, réclame simplement une signature pour attester de sa recherche d'emploi auprès de l'Assedic afin de toucher des indemnités chômage. Désinvolte, il drague effrontément Magalie, la secrétaire de Philippe, fait des blagues à ce dernier concernant ses goûts musicaux et dérobe un œuf de Fabergé de sa collection. Il est invité à revenir le lendemain matin pour chercher son attestation. Driss, de retour dans sa banlieue, évolue au milieu d’un appartement surpeuplé d’enfants, écoutant du rap comme le jeune rappeur Malsix. Sa tante est excédée puisqu'il n’a pas donné signe de vie durant six mois ; pour l'amadouer, il lui donne l'œuf, mais cette dernière, qui ne connait pas la valeur de l'objet (le prend pour un œuf Kinder), le chasse.
Le lendemain, Driss revient à l'hôtel particulier de Philippe pour chercher sa signature et apprend, à sa grande surprise, qu'il est pris à l'essai. Après avoir découvert l'ampleur du handicap de Philippe, il prend connaissance de son appartement de fonction, qui lui offre un confort sans comparaison avec celui de l'ancien HLM. Malgré la gêne que lui inspirent les soins qu'il doit prodiguer à Philippe, Driss s'acclimate peu à peu. Il accompagne Philippe dans tous les instants de sa vie quotidienne et découvre avec étonnement son mode de vie et avec perplexité ses habitudes de collectionneur d'art moderne. Un parent de Philippe met en garde ce dernier sur les antécédents judiciaires de son employé, dont le spectateur apprend à cette occasion qu'il a fait six mois de prison. Cependant, Philippe ne se laisse pas impressionner, amusé par l'effronterie et la bonne humeur permanente de Driss.
Au fil du temps, Driss et Philippe deviennent plus proches. Le comportement de Driss est tout d'abord fantaisiste et déplaît au personnel de l'hôtel particulier, mais l'aide-soignant improvisé prend progressivement au sérieux ses tâches. Il s'occupe consciencieusement de son patron, qui subit des crises régulières de douleurs psychosomatiques. Philippe se dévoile peu à peu à Driss et lui raconte qu'il est devenu handicapé à la suite d'un accident de parapente et qu'il a également perdu son épouse, Alice, victime d'une terrible maladie.
Progressivement, Philippe est incité par Driss à mettre un peu d'ordre dans sa vie privée, en recadrant notamment sa fille adoptive Elisa qui se conduit comme une enfant gâtée avec le personnel. De son côté, si Driss est initialement surpris par les goûts de Philippe en matière d'art moderne et d'opéra, il fait ensuite preuve d'ouverture culturelle et se met lui-même à improviser un tableau abstrait.
Driss découvre que Philippe entretient une relation, purement épistolaire, avec une femme nommée Éléonore, résidant à Dunkerque, qu'il n'a jamais vue et à qui il envoie des poèmes (ll cite notamment quelques vers du poème Avec ses vêtements de Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal : [...] Et dans cette nature étrange et symbolique/ Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique. Il l'incite à la rencontrer mais Philippe, qui craint de confronter sa correspondante à son handicap, tient à conserver une relation intellectuelle. Driss finit par imposer à Philippe d'appeler Éléonore au téléphone, et un envoi de photos est convenu. Driss sélectionne une photo qui, bien qu'avantageuse, révèle le handicap de Philippe, mais ce dernier hésite au dernier moment et demande à sa gouvernante, Yvonne, d'envoyer une photo datant d'avant son accident. Un rendez-vous est pris, et Philippe se rend avec Yvonne, mais Éléonore est en retard, et Philippe craint de se confronter à elle et finit par quitter le café où il devait la rencontrer. Philippe demande ensuite à Driss de venir le chercher pour prendre l’air, mais la promenade se révèle être une balade à bord de son jet privé. Là, il lui remet une enveloppe de 11 000 euros, qu’il a réussi à tirer du tableau de Driss en la faisant passer pour l’œuvre d’un peintre inconnu. Les deux hommes s’amusent de ce bon coup. Ils arrivent en montagne et font du parapente accompagnés de moniteurs. Driss, ayant d'abord peur, finit par apprécier les sensations fortes tandis que Philippe profite du grand air montagnard.
Lors de l'anniversaire de Philippe, un concert privé de musique classique est donné dans son salon. Au début, fort réticent, Driss est incité par Philippe à écouter plus attentivement la musique et à s'ouvrir à cette forme d'art. Driss reconnaît en ces morceaux de musique classique des musiques de publicités, d'accueil du standard téléphonique des Assedic ou encore une musique utilisée dans Tom et Jerry. De son côté, Driss fait ensuite diffuser la musique qu'il apprécie comme Boogie Wonderland d'Earth, Wind and Fire et se met à danser devant l'assistance, entraînant d'autres invités avec lui. Driss se permet également de houspiller Bastien, le petit ami d’Élisa, qui l'avait brutalement laissée tomber. Après avoir effrayé le jeune homme, il lui enjoint de ramener des croissants à Élisa tous les matins.
Adama, le petit frère de Driss, qui a des ennuis avec un gang de sa cité, vient se réfugier dans l'hôtel particulier. Driss parle à Philippe de sa famille et lui dévoile ses blessures secrètes : il a en réalité été adopté par sa tante qui ne pouvait avoir d'enfant dans un premier temps. Philippe finit par conseiller à Driss, qui n'a peut-être pas envie de pousser un handicapé toute [sa] vie, de retourner s'occuper de sa famille. Driss revient dans sa banlieue, rejoint ses potes de la cité et parvient à sortir son petit frère du gang qui l’avait embrigadé. Du fait de sa nouvelle ouverture culturelle, il réussit sans problème un entretien d'embauche dans une société de transports.
Philippe recherche un nouvel auxiliaire de vie, mais aucun de ses employés successifs ne le satisfaisant, Yvonne finit par rappeler Driss. Ce dernier, à peine revenu, embarque Philippe dans la virée en voiture qui avait constitué le début du film. Après avoir pris congé des policiers, Driss dit à Philippe : « Maintenant, vous me laissez faire ». À la grande surprise de Philippe, il conduit ce dernier directement à Cabourg, où l'attend un rendez-vous dans un restaurant. Driss pose devant Philippe l'Œuf de Fabergé qu'il avait dérobé. Éléonore rejoint alors Philippe, qui est surpris mais ravi de la situation.
Un carton final apprend au spectateur le destin des hommes qui ont servi de modèle à cette histoire. Philippe s'est remarié et a eu des enfants, et son ancien employé s'est également marié et a fondé sa propre entreprise. Une dernière image montre les véritables protagonistes de l'histoire, qui sont restés très proches.