Léon, également intitulé Le Professionnel au Québec, est un film français écrit et réalisé par Luc Besson, sorti en 1994.
Il s'agit du sixième long métrage réalisé par Luc Besson. Léon retrace la vie d'un tueur à gages solitaire dont seul le prénom est indiqué (son nom de famille n'est pas précisé). Il vit à New York et va héberger puis aider, après un concours de circonstances, l'une de ses voisines de palier. Cette dernière s'appelle Mathilda. Elle est âgée de douze ans et va devenir orpheline lorsque sa famille sera assassinée. En effet, son père vole de la cocaïne à des policiers véreux utilisant son domicile comme planque, ce qui déclenchera une vengeance sanglante de leur part. Pour venger son petit frère, le seul membre de sa famille qu'elle aimait sincèrement, Mathilda implore Léon de lui apprendre son « métier ».
Jean Reno y interprète le rôle-titre du tueur, similaire à celui de Victor qu'il avait incarné dans Nikita, le précédent film du réalisateur. Luc Besson considère que Léon est un « cousin américain de Victor », en « plus humain ». Ce film marque également la première apparition à l'écran de Natalie Portman, alors âgée de douze ans, comme le personnage qu'elle incarne, dans le rôle de Mathilda. Gary Oldman et Danny Aiello endossent les deux autres rôles importants du film.
Le film reçoit un très bon accueil du public, aussi bien aux États-Unis qu'en France. Léon est un succès populaire puisqu'il attire dans l'Hexagone un total de près de 3 500 000 spectateurs lors de son exploitation en salle. Aux États-Unis, le film rapporte 19 250 000 $. Du côté des critiques professionnelles, l'accueil est davantage mitigé mais globalement positif. Par ailleurs, il a été nommé à sept reprises aux Césars même s'il n'en a remporté aucun.
Il existe une version longue du film, sortie en 1996, dans laquelle une éventuelle relation amoureuse entre Léon et Mathilda, déjà ambiguë dans la version d'origine, est davantage explicite via les paroles et les gestes des comédiens.
Léon (Jean Reno) est un tueur à gages solitaire et taciturne. Il vit à New York depuis longtemps. Ses contrats viennent d'une seule personne, un mafieux nommé Tony (Danny Aiello) qui opère depuis son restaurant le « Supreme Macaroni ». Léon habite aux environs de son donneur d'ordres, dans un immeuble ancien et vétuste de la Little Italy. Cet homme passe son temps libre à faire des exercices physiques, prendre soin de sa plante d'intérieur (une Aglaonema) qu'il décrit comme sa « meilleure amie », et regarder des comédies musicales de Gene Kelly dans un cinéma de quartier.
Un jour, alors qu'il rentre à son appartement après avoir « travaillé », il voit une jeune fille qui fume une cigarette. C'est l'une de ses voisines, Mathilda Lando (Natalie Portman), assise sur le sol de leur palier. Il réprouve son tabagisme et le lui indique. Il comprend aussi qu'elle est livrée à elle-même car l'horaire correspond aux heures de classe, or elle n'est pas en cours. Il perçoit aussi qu'elle est dans une famille probablement peu aimante puisqu'elle lui apparaît à fleur de peau.
A nouveau de retour à son domicile quelques jours plus tard, il remarque qu'elle porte une marque brune à l’œil, signe d'un coup de poing. Elle a les nerfs à vif. Elle lui demande si la vie se comporte durement uniquement pour l'enfance ou si c'est pour toute la vie. Il lui répond avec aigreur que c'est comme ça tout le temps.
Le père de Mathilda (Michael Badalucco) s'est attiré la colère d'agents corrompus de la DEA qui l'ont payé pour qu'il serve de « nourrice » en stockant des sachets de cocaïne chez lui. ils ont en effet découvert qu'il avait volé une partie de la drogue pour lui-même.
Alors que Mathilda est à l'extérieur en train de faire des achats chez un épicier, les agents corrompus montent dans son immeuble pour récupérer leur marchandise - et se venger en voulant faire un carnage. Ils sont menés par leur chef, Norman Stansfield (Gary Oldman). Cet homme est un sociopathe violent et sans scrupules. Il est si instable qu'il effraie même les policiers véreux de son groupe, qui craignent particulièrement ses sautes d'humeurs, ses accès de démence. Il inhale une dose de drogue avant de rentrer dans l’appartement.
Les quatre membres de la famille de Mathilda se retrouvent assassinés par arme à feu, en pleine journée : son père, sa belle-mère, sa demi-sœur et son petit frère. La jeune fille arrive sur le palier avec ses sacs de courses dans les mains, alors que les coups de feu sont audibles. Elle feint l'indifférence en passant devant l'appartement et va jusqu'à la porte de Léon qui est au prolongement du couloir. Complètement bouleversée, elle frappe nerveusement à plusieurs reprises, attendant, en pleurs, qu'il lui accorde l'asile. Léon est chez lui et a entendu les détonations. Il surveille l'opération en cours par son judas, l'arme au poing. Hésitant longuement, il finit par ouvrir la porte au moment où l'agent surveillant le couloir commence à avoir des soupçons au sujet de l'enfant.
L'orpheline, qui découvre rapidement que Léon est un tueur à gages, le supplie de l'accepter avec lui et de lui apprendre ses compétences de « nettoyeur » : elle veut venger la mort de son petit frère de quatre ans, le seul membre de sa famille qu'elle aimait vraiment. Elle se propose en retour comme femme de ménage et professeur pour remédier à l'illettrisme de Léon. D'abord très réticent (il est même tenté la première nuit de l'exécuter, pour abréger ses souffrances et ne pas risquer de compromettre sa propre situation), Léon accepte, et ils commencent à travailler ensemble.
Il tient à lui apprendre un code moral, une ligne de conduite précise dans son domaine de travail : « Ni femme, ni enfant » (ne doivent être tués). C'est parce que des hommes corrompus n'ont pas tenu cet engagement que Léon accepte d'aider Mathilda.
Léon prend soin de la jeune fille, lui explique diverses techniques de discrétion, d'emploi d'armes à feu, de tenues vestimentaires, de caches et d'analyses de son environnement. Léon lui enseigne aussi des manières discrètes de prendre contact grâce à des codes, à faire en tapant du poing sur la porte, pour s'identifier et convenir ensemble que tout va bien.
Ils apprennent à se connaître et à s'apprécier. Alors qu'ils deviennent de plus en plus proches, la jeune orpheline affirme à Léon qu'elle est amoureuse de lui, mais il est très troublé et refuse de répondre.
La petite fille gagne de l'expérience et augmente sa confiance en elle. Elle réussit un jour à localiser Stansfield et le suit dans l'immeuble de la DEA pour essayer de le tuer, mais elle se fait surprendre par celui-ci, dans les toilettes. Léon, découvrant ses intentions en lisant un mot qu'elle lui a laissé, se précipite au bâtiment et la sauve. Il tue dans la manœuvre deux des hommes incriminés.
Stansfield est furieux qu'un « tueur italien » ait exécuté ses hommes. Il va affronter Tony, le chef de Léon. Il connaît son business puisqu'il lui a déjà fait exécuter des contrats afin d'éliminer des concurrents et il présume que le tueur solitaire est quelqu'un de sa connaissance. Il le menace dans son restaurant alors qu'il va fêter l'anniversaire d'un jeune membre de sa famille. Par l'intimidation, il veut le forcer à révéler où se trouve cet homme.
Plus tard, alors que Mathilda revient de l'épicerie, une unité d'intervention de la police envoyée par Stansfield la prend en otage pour essayer de pénétrer directement dans l'appartement de Léon. Mathilda reçoit comme ordre de la part des policiers de leur indiquer le code entre eux et lorsque l'un des agents frappe à la porte, la séquence qu'il établi est différente du code préalablement choisi. Cela alerte Léon. Sans perdre de temps, il échafaude une embuscade contre l'équipe d'intervention. Il prend l'un de ses membres en otage pour l'échanger contre Mathilda. Alors qu'ils se replient dans l'appartement, Léon permet à Mathilda de s'échapper par une conduite d'aération qui conduit au sous-sol et qui est trop étroite pour lui. Afin qu'elle accepte de partir seule, il la rassure en lui disant qu'il l'aime, qu'il ne tient pas à mourir, et qu'il va la rejoindre vite, quelques instants avant que l'assaut soit déclenché.
Dans le chaos de l'intervention en milieu confiné, il y a tant de débris et de poussière que Léon, qui porte ensuite un casque de policier, est pris pour l'un d'entre des leurs par les membres d'élite. Il a été blessé par une balle et git au sol de son appartement en ruines. Il se fait rapatrier directement jusqu'au rez-de-chaussée pour y être sommairement soigné. il est alors vu par les autres membres de la police comme un policier blessé survivant du massacre. Mais Stansfield, qui était lui aussi au rez-de-chaussée, le reconnait lorsque son casque lui est enlevé. Il donne l'ordre de rendre désert un couloir qui mène à l'extérieur. Silencieusement, il y suit Léon pour lui tirer dans le dos, lâchement, lorsque personne d'autre n'est présent pour le voir à l’œuvre. Il s'agenouille au-dessus de se victime et le raille d'un ton méprisant. Gravement blessé, ayant à peine la force de parler, Léon place un objet dans ses mains qu'il lui explique être « de la part de Mathilda ». Écartant ses doigts, Stansfield reconnait la goupille d'une grenade et ouvre la veste du tueur à gages pour découvrir plusieurs engins explosifs attachés à sa poitrine. Il laisse échapper un bref « Chiotte ! » juste avant qu'une énorme explosion fasse sauter les lieux.
Mathilda se rend au magasin de Tony, comme Léon le lui avait indiqué au cas où il lui arriverait quelque chose. Le donneur d'ordres, qui porte sur le visage les stigmates de violences physiques, lui donne une petite somme d'argent en lui expliquant qu'elle n'est pas assez âgée pour recevoir tout ce que Léon a économisé. Il lui précise que l'école doit être une priorité pour elle. Lorsque Mathilda lui demande de lui donner un travail, assurant qu'elle peut « nettoyer » comme Léon, Tony se met en colère et lui répond sévèrement qu'il n'a pas de travail convenable à offrir pour une enfant de douze ans.
N'ayant nulle part où aller, elle retourne à son ancienne école. Elle se voit obligée d'expliquer à la directrice tout ce qu'il s'est passé, lorsqu'elle lui fait comprendre qu'elle attend la vérité de sa part. Finalement, Mathilda se rend dans le parc devant l'école avec la plante de Léon. Elle y creuse un trou pour placer l'aglaonema « pour qu'elle ait de vraies racines » comme elle l'avait naguère fait remarqué à Léon.