Des vulnérabilités sont apparues pendant la crise sanitaire en matière d’approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux. Pour y pallier, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont présenté, le 18 juin, un plan d’action pour la relocalisation en France de projets de recherche et de sites de production de produits de santé.
Dans la continuité des annonces du président de la République à Marcy l'Étoile (69) lors de sa visite de l’usine Sanofi, le 16 juin dernier, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont réuni le 18 juin le comité stratégique de filière (CSF) des Industries et technologies de santé. Cette réunion a permis de dresser un état des lieux de la reprise d’activité dans le secteur, de rappeler les mesures déjà mises en œuvre pour pallier les vulnérabilités apparues pendant la crise sanitaire en matière d’approvisionnement et de présenter un plan d’action pour la relocalisation, en France, de projets de recherche et de sites de production de produits de santé.
La crise sanitaire a mis en évidence la nécessité, pour la France, de gagner en indépendance industrielle et sanitaire, tant pour l’approvisionnement en médicaments qu’en dispositifs médicaux.
Le Gouvernement a mis en place des initiatives destinées à favoriser la recherche française, comme l’appel à projets lancé fin mars dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA) pour soutenir des projets collaboratifs de recherche et de développement de solutions thérapeutiques contre la COVID-19.
Six projets ont été sélectionnés pour un montant de 78 millions d’euros, couvrant diverses stratégies thérapeutiques (vaccinales, antivirales, etc.) et approches technologiques (chimie, biotechnologies, etc.).
Le Gouvernement a décidé d’accompagner l’industrialisation, la production et le stockage des produits thérapeutiques, afin de réduire la dépendance de l’Europe et de la France vis-à-vis des pays tiers.
La reconquête de la souveraineté industrielle et sanitaire de la France passe par le développement de nouvelles capacités de fabrication.
C’est pourquoi un appel à manifestation d’intérêt (AMI) doté de 120 millions d’euros par le Programme d'investissement d'avenir est publié le 18 juin pour identifier les projets d’investissements qui permettront de faire croître très rapidement la production de médicaments impliqués dans la prise en charge des patients atteints de la COVID-19.
Au total, près de 200 millions d’euros sont mobilisés pour développer les industries de santé, et soutenir la localisation des activités de R&D et de production en France. Cette enveloppe qui concerne les seuls projets lancés en 2020, sera amplifiée en 2021 pour financer de nouveaux projets.
Au-delà des vulnérabilités spécifiques sur certains produits nécessaires à la lutte contre la COVID-19, la crise a montré l’urgence d'assurer la résilience de notre industrie de santé. Dans cet esprit ont été examinées les recommandations finales du rapport commandé à Jacques Biot par le Gouvernement en novembre 2019 sur les pénuries de médicaments essentiels, et finalisées en février 2020.
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Sur cette base, le comité stratégique de filières (CSF) élaborera un plan d’actions qui reposera sur le recensement de projets industriels pouvant faire l’objet de relocalisations, en tenant compte de leur faisabilité socio-économique, des externalités environnementales et sociales, ainsi que des critères d’éligibilité aux mesures de soutien nationales et européennes.
La relocalisation de la production de principes actifs de paracétamol sur le territoire national constituera un premier exemple de cette démarche. Des travaux sont engagés pour que, d’ici 3 ans, la France puisse reproduire, conditionner et distribuer du paracétamol.
Les outils de financement de l’innovation européens ont été mobilisés pour soutenir les projets français pendant la crise. Ainsi, l’appel à projets EIC (European innovation council) de mars 2020 financera 8 projets français en santé, à hauteur de 57,4 millions d’euros, dont 4 en lien avec la lutte contre la COVID-19.
Le conseil stratégique de filière des Industries et technologies de santé a également appelé la mise en place d’une coordination européenne renforcée pour soutenir la capacité de l’Union européenne à faire face à des crises sanitaires. La Commission européenne a proposé, le 27 mai, un plan qui place la santé au centre de la relance européenne avec un nouveau programme budgétaire dédié – EU4Health – et un renforcement du programme de recherche et d’innovation « Horizon Europe » sur cette thématique. La création d’un écosystème industriel européen pour la santé, annoncée par le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, doit permettre de structurer l’ensemble des actions européennes vers des objectifs partagés, et notamment un renforcement de l’autonomie stratégique européenne pour la santé. La conception de nouveaux projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC) pourrait concrétiser cette volonté commune.
Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé :
« Le jour d’après doit être celui d’une indépendance et d’une autonomie retrouvées dans la production des biens essentiels. Nul ne peut concevoir que la France soit un jour dans l’incapacité de permettre à chacun d’accéder à des soins, à des traitements et à des médicaments.»
Photo : Pixabay - Arek Socha.
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