D'une disparition, l'autre. Dans ses livres, Nathalie Rheims évoque souvent les disparus et sa relation avec les défunts. Dans ce roman, la narratrice met en scène une autre forme de disparition, celle qui consiste à fuir sans laisser de traces, pour commencer une autre vie.
Un jour, la narratrice décide de couper les ponts avec son entourage, de mettre un terme à sa carrière d'écrivain et de quitter Paris pour se refugier dans sa maison du Vieux-Pressoir, perdue dans la campagne au milieu du Pays d'Auge.
Cela fait maintenant cinq ans qu'elle vit là, parfaitement solitaire, sauf avec son chien, Paul, qui l'accompagne partout. Elle n'a plus, depuis, écrit une ligne. Son seul contact avec le monde extérieur se résume aux deux promenades quotidiennes qu'elle fait avec son chien.
À l'origine de ce brutal changement de vie, il y a eu un traumatisme, si violent qu'elle en a perdu la mémoire. Des bribes de souvenirs vont réapparaître. Elle découvre ainsi qu'elle a été la victime d'un harceleur qui ne lui a laissé aucun répit. Au point qu'elle a failli y perdre la vie.
Soumise à sa persécution jour et nuit, et désorientée, alors qu'elle traversait la rue, elle s'est fait renverser par une voiture. Après un long séjour en soins intensifs, elle n'avait plus d'autre solution que la fuite.
Au bout de ces cinq ans d'une vie recluse, un événement vient tout bouleverser : elle apprend que son harceleur, qui avait été́ hospitalisé en psychiatrie, s'est évadé.
Malgré l'arrêt total de l'écriture, elle commence à se demander si ce ne serait pas plutôt là qu'elle devrait, une fois pour toute, trouver le moyen de lui régler son compte.
Pour renouer avec cette pratique qu'elle a l'impression d'avoir oubliée, une idée étrange émerge alors dans son esprit : créer les conditions d'une histoire, via un dispositif proche d'une installation d'art.
Est-elle à l'origine de cette installation, ou s'en est-elle seulement inspirée ? La vérité se brouille quand elle découvre, le lendemain, à la Une de Paris-Normandie, ce titre : « La mystérieuse disparition de l'infirmière de Dozulé ».
Et si, comme la narratrice s'en doutait déjà, l'imaginaire était plus puissant que le réel ?
Nathalie Rheims, née le 25 avril 1959 à Neuilly-sur-Seine, est écrivain et productrice française.
Nathalie Rheims commence sa carrière artistique comme comédienne de théâtre. En 1976, tout juste âgée de 17 ans, elle entre au conservatoire de la rue Blanche. Elle se produit sur les planches dans La Mante polaire de Serge Rezvani, mis en scène par Jorge Lavelli, avec Maria Casarès dans le rôle-titre en 1977 au théâtre de la Ville. Pendant sept ans, soit jusqu’en 1983, Nathalie Rheims poursuit sa carrière d’actrice en alternant théâtre et téléfilms. De 1981 à 1985, elle est également journaliste pour le magazine Elle. En 1982, sort son premier 45 tours Asphalte. En tant que chanteuse, elle prend comme pseudonyme Alix, le prénom de sa grand-mère maternelle. Suivent quatre autres 45 tours, tous écrits par son mari de l'époque, Frédéric Botton. Celui-ci lui écrit sept chansons au total. La dernière, Big Bang Song !, est la chanson utilisée par le parc à thème Big Bang Schtroumpf. C'est également à cette période que le trio Nathalie Rheims, Frédéric Botton et Jean-Daniel Mercier écrit six des sept titres qui composent l'album Number One du Paradis latin. En 1985, Nathalie Rheims devient productrice, d'abord pour TV6 dirigée par son futur mari Léo Scheer, première version de M6, puis pour France 2, en produisant avec Léo Scheer l'émission sur l'art Haute curiosité présentée par Claude Sérillon et Maurice Rheims.
En 1999, Nathalie Rheims publie son premier roman, L’un pour l’autre (édition Galilée) récompensé par le prix du Gai Savoir. En 2000, elle publie aux éditions Flammarion Lettre d’une amoureuse morte. Puis se succèdent Les Fleurs du silence et L’Ange de la dernière heure en 2001 et 2002. Toujours en 2002, Nathalie Rheims, coproduit le film Une femme de ménage. En 2003, elle offre au public un nouveau roman, cette fois-ci aux éditions Léo Scheer, intitulé Lumière invisible à mes yeux. Le Rêve de Balthus, Le Cercle de Megiddo et L'Ombre des autres paraissent en septembre 2004, 2005 et 2006, et la font entrer dans les listes des meilleures ventes.
Compagne et collaboratrice du producteur-réalisateur Claude Berri, elle crée avec lui la société de production cinéma Hirsch production et s'implique, au titre de producteur associé, dans les films, L'un reste, l'autre part, Les Enfants, Le Démon de midi, La Maison du bonheur, Ensemble, c'est tout, La Graine et le Mulet, Bienvenue chez les Ch'tis. Elle est l'auteur du titre L'un part… l'autre reste interprété par Charlotte Gainsbourg sur la bande originale de L'un reste, l'autre part, album composé et arrangé par André Manoukian et Frédéric Botton. Ce titre est repris en 2009 par Sylvie Vartan et gravé sur plusieurs albums de la chanteuse.
En 2006, elle consacre un article dans Le Point à Bernard-Henri Lévy, titré : « BHL, le Magnifique », en référence au livre Gatsby le Magnifique de F. Scott Fitzgerald. Dans Rue89, Laurent Calixte se moque de cet article flagorneur et commente ironiquement : « Madame Rheims, vous n'appréciez pas Bernard-Henri Lévy, ce n'est pas une raison pour nous infliger ce pamphlet ironique faussement flatteur et entièrement rédigé au second degré ! Toujours les mêmes moqueries sur sa "chemise blanche ouverte" ; toujours des phrases faussement emphatiques comme : "Lui sait jusqu'où les hommes sont allés", toujours ces compliments qui font penser à ceux qu’on adressait à Kim Il-sung en Corée du Nord : "Il a cette capacité, cette hauteur de vue et aujourd'hui, peut-être un peu plus, cette sagesse, qui permettent à la pensée de ne pas disparaître complètement dans un monde qui pourrait facilement plonger dans l’obscurité." ».
En 2007, Nathalie Rheims publie son neuvième livre Journal intime, roman. Son huitième roman, L'Ombre des autres, devait être porté à l’écran, avec Mylène Farmer dans le rôle principal, mais le projet a été abandonné à la suite de la mort de Claude Berri, son compagnon.
En 2008, paraît son dixième roman, Le Chemin des sortilèges.
En 2015, paraît son roman autobiographique, Place Colette, narrant son histoire d'amour, à l'âge de 14 ans, avec un comédien dont elle tait le nom, de trente ans son aîné.
Edition Léo Scheer. 180 pages. 17€.