Ils l'ont surnommé Charon, le passeur des morts. De son mode opératoire, on ignore tout, sauf sa signature, singulière : une tête d'oiseau. Il n'a jamais été arrêté, jamais identifié, malgré le nombre considérable de victimes qu'il a laissées derrière lui. Jusqu'à ce que ses crimes resurgissent du passé, dans les profondeurs d'une mine abandonnée...
Plongez avec Ludivine Vancker dans le Département des Sciences du Comportement, les profilers, jusque dans l'âme d'un monstre.
Maxime Chattam est l'un des noms de plume de Maxime Drouot, le roi des romans policiers et des thrillers. Connu pour ses grands cycles de roman, dont La Trilogie du Mal, il est l'un des spécialistes du genre en France.
Un grand rêveur
Maxime Drouot naît le 19 février 1976 à Herblay dans le Val-d'Oise. Enfant solitaire, il s'imprègne des paysages qu'il traverse au cours de ses nombreux déménagements. En 1987, il voyage pour la première fois à Portland, dans l'Oregon, un séjour qui marquera profondément son œuvre.
À 12 ans, il s'essaye à l'écriture lors d'un voyage dans la jungle thaïlandaise au cours duquel il rédige un journal de bord. Deux ans plus tard, après avoir vu le film Stand by me basé sur une nouvelle de Stephen King, il fait ses premiers essais littéraires en réécrivant l'histoire à sa sauce. C'est également à 14 ans qu'il découvre Le Seigneur des Anneaux et se passionne pour la science-fiction.
Cherchant toujours à se réfugier dans l'imaginaire, il espère faire carrière dans le cinéma et s'inscrit au Cours Simon. Alors qu'il joue comme figurant dans une pièce de Robert Hossein en 1995, il est surpris en train d'écrire entre les répétitions par le comédien Pierre Hatet, qui lui conseille de mettre son talent au service du théâtre. Maxime Drouot imagine alors Le Mal, pièce qu'il ne publiera jamais.
La ligue de l'imaginaire
Maxime Chattam fait partie du collectif d'écrivains La Ligue de l'Imaginaire, qui comporte notamment Franck Thilliez et Bernard Werber.
En 1998, il ébauche son tout premier roman, Le Coma des mortels, une fable humoristique sur la solitude. Un an plus tard, il abandonne sa carrière d'acteur et cumule les petits boulots avant de reprendre des études de lettres. C'est à cette époque qu'il écrit Le Cinquième Règne, son premier thriller.
Souhaitant connaître davantage le monde de l'édition avant de se lancer, il s'engage comme libraire à la Fnac, au rayon des romans policiers. Fasciné par ce genre, il décide de suivre une année d'étude en criminologie pour parfaire sa prochaine idée de roman, un thriller aux accents fantastiques. Approfondissant ses connaissances en psychologie criminelle et médecine légale, il achève L'Âme du mal, premier volet de sa Trilogie du Mal en 2001. Il n'envoie son manuscrit qu'à 3 éditeurs, dont Michel Lafon, qui accepte de le publier un an plus tard sous le pseudonyme de Maxime Chattam, en référence à une petite ville américaine. S'ensuivent rapidement In Tenebris et Maléfices.
Le roi du thriller français
Les romans de Maxime Chattam sont très sombres, emportant le lecteur à la frontière de l'horreur avec des détails sanglants, saisissants de réalisme. En effet, l'auteur n'hésite pas à étudier en profondeur ses sujets afin de rendre ses histoires plausibles. Ainsi, pour sa série Ludivine Vancker, il se renseigne auprès de la section de recherche de Paris pour le livre L'Appel du Néant. Son rythme soutenu, ses scènes d'action, son sens du suspense et ses rebondissements surprenants empêchent le lecteur de lâcher le livre avant la fin.
L'auteur se renseigne également sur les différents mécanismes liés à la peur. Dans Le Signal et dans Un(e) Secte, l'auteur articule l'intrigue autour d'un projet central : soumettre ses personnages à la peur afin de révéler leur véritable nature, comme le faisaient Stephen King ou Howard Philips Lovecraft. Chez Maxime Chattam et ces auteurs dont il s'inspire, la peur est un outil de dévoilement qui permet de sonder les affres de l'âme humaine. Que ce soit auprès de ses personnages ou ses lecteurs, la démarche de l'auteur est la même : interroger la société et la façon dont, individuellement, nous nous comportons.
Un auteur récompensé
Maxime Chattam connaît rapidement le succès. Son premier thriller, Le Cinquième Règne, publié en 2003 par les éditions du Masque sous le pseudonyme de Maxime Williams, remporte le prix Fantastic'Arts du festival de Gérardmer. Le premier volet de sa Trilogie du Mal, L'Âme du Mal, reçoit quant à lui le Grand Prix Sang d'Encre en 2002. Loué par les fans de thriller, il grimpe au sommet des ventes à la sortie de chaque nouveau roman.
Edition Albin Michel; 448 pages. 22,90 €.