Jonathan Siksou observe notre quotidien de citadin. Il s'en alarme et s'en amuse, traque les travers et les habitudes de chacun, dans l'intimité de son chez-soi ou perdu parmi la multitude.
C'est une flânerie très personnelle qui nous est proposée et qui entraîne le lecteur entre vie quotidienne et siècles passés. Anecdotes vécues et choses vues se mêlent aux citations littéraires et démontrent que nos actions de tous les jours peuvent trouver une certaine permanence au fil de la petite et de la grande histoire. On pense à Perec, à travers des descriptions aussi précises qu'inattendues, tels les mouvements de la boulangère, les rayonnages de la droguiste ou l'attente de l'ascenseur. Le second degré n'est jamais loin, la profondeur non plus. Il est question de la solitude dans la foule, des amis morts que l'on ne peut oublier et des cimetières que l'on ne peut éviter. Vivre en ville conduit le lecteur des rues de Paris à celles de New York, du marché Victor-Hugo de Toulouse au KaDeWe de Berlin, du kitch des villes chinoises aux ruines des Nabatéens…
Jonathan Siksou est journaliste et écrivain. Il a publié aux Éditions du Cerf Rayé de la carte – Sur les traces du Louvre oublié et Capitale, prix Transfuge du meilleur essai 2021, qui vient de paraître en poche.
Edition du Cerf. 216 pages. 20 euros.