Fac off, c’est l’envers et l’enfer du décor de l’enseignement supérieur. Professeurs, maîtres de conférences, étudiants, syndicats, politique gouvernementale, rien ni personne n’est épargné, et surtout pas le narrateur. Son parcours est une forfaiture. Prêt à tout pour être nommé, il croise des personnages inquiétants et drôles, qui révèlent la mécanique assassine du monde académique.
Le narrateur nous raconte le parcours d'un universitaire. D'abord doctorant, il décroche un contrat d'allocataire de recherche, puis un poste de titulaire dans une université de province, avant d'être accepté en mutation dans l'une des facs de la banlieue parisienne.
Nous découvrons les dérives et les petites luttes intestines qui agitent l'université, à travers une galerie de personnages hauts en couleur : du collègue soupçonné d'assassinat, à la Maîtresse de Conférences prête à tout pour conquérir le pouvoir académique. Fac off n'épargne pas non plus les étudiants. Il y a cette jeune femme qui veut séduire son directeur de Master, cet étudiant plus âgé qui sort de HP qui se montre menaçant. Et aussi ce mouvement de grève estudiantine qui mène au blocage de la fac, et qui ne cessera qu'une fois qu'Emmanuel Macron aura cédé aux revendications… qui sont loin de celles auxquelles on peut s'attendre.
Le protagoniste vit une crise existentielle dans son couple, persuadé que plus il gravit les échelons de la hiérarchie universitaire, plus il ruine sa vie privée. Il veut donc sortir du ronronnement académique et provoquer une série de déflagrations. Car il n'y a de grandeur que dans la chute.
« Ce que détestaient mes nouveaux collègues, c'était les "enseignants TGV" . C'est ainsi qu'on désigne les universitaires qui résident à Paris et vont en province donner cours. Les "provinciaux" pensent que les "Parisiens" les méprisent ; cela leur est insupportable. J'avais beau être moi-même d'origine provinciale, c'était l'étiquette de "Parisien" qui me collait à la peau. Je faisais comme les autres "enseignants TGV" l'aller-retour toutes les semaines entre Caen et Paris. Peu importe si, à Paris, je continuais ma route en descendant dans le Sud... Il n'y avait pas une semaine sans que l'un de mes collègues résidant à Caen (ou dans la Normandie environnante) ne me pose la question : - Alors, quand viens-tu t'installer ici ?... »
Frédéric Sojcher est né en mai 1967, en Belgique. Professeur de cinéma à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, il y a créé et dirige le Master Parcours scénario, réalisation, production. Il a également publié une trentaine de livres sur le cinéma, et est l'auteur de cinq longs métrages (fictions et documentaires). Son dernier long métrage, Le Cours de la vie (avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï et Géraldine Nakache) est sorti en salles au printemps 2023, et a obtenu un succès critique et public (Prix Rimbaud de la meilleure réalisation).
Edition Léo Scheer. 240 pages. 20,00€.