Quand le foyer Lino Vartan qui accueille jeunes orphelins et seniors doit fermer pour raisons sanitaires, Milann n’a pas d’autre choix que de répondre à l’invitation d’une maison de retraite dans le Sud qui les accueille pour l’été. Tous embarquent dans le bus d’Alban.
Exactement et c’était important pour moi d’aborder cette question. Malheureusement, la plupart des EHPAD où l’on constate des dysfonctionnements appartiennent à des sociétés dont la préoccupation majeure est le rendement et pas le bien-être des résidents. L’actualité continue de nous le rappeler tristement et c’est ce que nous montrons à travers ce groupe baptisé « Major Santé » dans le film. A côté de cela, il y a en effet un problème administratif : il est très difficile aujourd’hui de mettre en œuvre de nouvelles idées dans ces établissements car tout est structuré par l’Etat. Cela peut empêcher de jeunes entrepreneurs novateurs plein de bonne volonté de mettre en œuvre ce changement...On sait que cette obsession de l’encadrement est aussi un frein dans notre pays dans beaucoup d’autres domaines.
A l’écriture franchement, nous avons eu beaucoup de mal à trouver la « bonne fin », le dernier acte idéal pour clôturer l’aventure... J’adore cette phrase de Jean Reno dans le film quand il montre à Milann une petite cuillère et lui dit : « peut-être est-ce une petite cuillère mais c’est peut-être aussi une arme redoutable. Et c’est comme nous ! ». La société Major Santé voit ces petits vieux comme des gens qui ne servent plus à rien mais ils vont se transformer en arme redoutable ! Nous avons beaucoup travaillé sur cette idée avec Elodie Hesme, co-auteure, pour que Milann ne soit plus seul et utilise les talents de chacun. Le spectateur découvre petit à petit de quoi ils sont capables, ce qu’ils savent faire : le personnage de Michel Jonasz est un grand joueur d’échec qui maîtrise « le sacrifice de la Dame », celui d’Amanda Lear est une ancienne maquilleuse de cinéma... Toutes et tous ont la possibilité de faire encore pas mal de choses : c’est toute la philosophie que je défends depuis le début dans cette histoire. Et c’est grâce à cela en effet que la puissance de Major Santé et de l’administration va être éprouvée.
Et il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas ! J’ai en fait voulu écouter les envies du public... Beaucoup de spectateurs m’ont dit « dommage qu’il n’y ait pas une petite romance dans tout cela ». Je répondais que les personnages de Marthe Villalonga et Daniel Prévost étaient amoureux dans le film mais l’idée d’une relation entre Milann et une aide-soignante semblait manquer à pas mal de gens... A mes yeux, ce n’était pas le sujet de ce premier film mais en attaquant la suite, nous nous sommes dit que nous pouvions offrir à Milann un petit bousculement sentimental qui vienne le chambouler dans cette nouvelle vie de patron d’EHPAD.
Très honnêtement pas du tout aujourd’hui. Vous me direz que je ne pensais pas à une suite lors de la sortie du premier film ! J’espère juste que ce n°2 va plaire au public mais je ne suis pas du tout dans l’idée de continuer encore... C’est tellement difficile de faire du cinéma aujourd’hui, tellement instable et tellement incompréhensible. J’ai juste envie de célébrer ce film dont je suis vraiment très fier avec l’équipe et les comédiens mais l’hypothèse d’un n°3 n’existe pas. Actuellement, je travaille sur d’autres projets.
Ce qui est drôle, c’est que mon père a été président du jury de l’Alpe d’Huez il y a tout juste 20 ans. Il y a parfois des signes comme ça... Je n’y suis moi-même jamais allé et je suis très heureux de cette première avec l’idée de continuer à montrer le film au public. J’ai hâte d’y être sans vouloir m’imaginer ce qui nous attend. Juste vivre ce moment.
Comédie de Claude Zidi Jr. Propos reccueilli par Julien Saunier et Grégory Quiquemelle. 3,6 étoiles Allociné.