Haoui.com

Presque légal


Tout juste sortis de leurs études, Félix et Vincent sont deux jeunes bras cassés de la côte Atlantique qui galèrent à trouver leur place dans le monde du travail et dans la vie en général. Les deux amis décident alors de recruter une équipe de « spécialistes » pour transformer une épicerie de quartier en business nocturne le temps des vacances. Rassurez-vous, rien de tout ça n’est complètement illégal.


Entretien avec le réalisateur, Max Mauroux.


Comment est née l'idée de presque légal ? 

C’est l’adaptation de mon premier court-métrage: DANEMARK. Au départ je suis partie de trois envies spontanées assez précises : faire une comédie, faire jouer mon pote Marley et que l’intrigue raconte un braquage improbable dans une épicerie. Assez vite l’idée de braquage, trop violente et éloignée de ce que je connaissais, a muté en exploitation accidentelle. À partir de là j’avais trouvé mon sujet : des jeunes branleurs entrent dans le monde du travail par effraction. Ce qui est un peu le cas d’une équipe de jeunes faisant un court-métrage non payé qui finit par devenir un long. Cette histoire me permettait d’aborder un thème universel que je traversais : chercher sa place dans la société, tout en proposant un concept stimulant d’un point de vue de pur cinéma, une parodie de film de braquage trépidante et drôle comme je les aime !

Cette histoire est donc autobiographique ? 

 Oui ! Il y a une part de vérité derrière chaque personnage. Mes trois héros surtout, Marley, Joseph et Léo sont très inspirés de mon expérience et de mes amis d’Arcachon. La grand-mère par exemple est très inspirée de celle d’un très bon ami chez qui nous passions nos journées à glander. Elle est maintenant décédée mais elle allait jusqu’à faire pousser l’herbe de mon copain ! Je suis content du personnage qui ressort bien à l’écran. Les fous du volant sont aussi des amis.

Pourquoi était-il si important pour vous de tourner dans le bassin d'arcachon ? 

Ça allait de soi pour moi : c’est chez moi et c’est là où j’ai vécu, ce qui m’a inspiré dans l’écriture et la réalisation du film. Je voulais montrer aux gens que le bassin d’Arcachon n’était pas que CAMPING et LES PETITS MOUCHOIRS.

Presque légal parle de l'entrée des jeunes sur le marché du travail, qui peut parfois être difficile. C'est un thème qui vous a parlé ? 

Aujourd’hui avec le digital, de plus en plus de jeunes créent leurs propres activités en indépendants. Dans mon entourage j’ai beaucoup de graphistes, vidéastes, photographes, designers «etc». Chacun peut faire son business et les influenceurs en sont un très bon exemple. Ils ne demandent la permission à personne. Et ça marche. C’est ce que raconte aussi le film. Chacun a son talent et peut l’exploiter tout seul.

Vous avez choisi des acteurs inconnus du grand public. Est ce que le film a été difficile à monter ? 

On a réussi grâce à Philippe Lacheau et son film BABYSITTING. J’ai entendu parler de Philippe Lacheau dès les premières discussions que j’ai eues avec la distribution. On parlait des acteurs, on nous demandait si on était sûr de vouloir caster des inconnus pour les jeunes. Et Philippe Lacheau est très vite arrivé en argument, parce qu’il avait réalisé un film avec uniquement ses amis et ça avait marché. S’il n’avait pas été là, pas sûr qu’on aurait eu l’opportunité de réaliser PRESQUE LÉGAL. C’est le seul qui a réussi à faire ce tour de force. Merci Philippe ! En plus de ça il y avait selon moi un créneau entre LES KAÏRA de Franck Gastambide et FIVE d’Igor Gotesman. Des jeunes branleurs qui arrivent sur le marché du travail et se débrouillent pour trouver leur place. Les premiers en banlieue, les seconds dans les beaux quartiers parisiens. On ne parlait pas des personnes de province comme nous. Ça a parlé à Gaumont.

Comédie de Max Mauroux. Propos recueilli par Audrey Le Pennec et Camille Madelaine. 3 étoiles AlloCiné. Festival de l'Alpe D'Huez 2024 Sélection officielle.

">