Haoui.com

Un refus réitéré du salarié peut motiver son licenciement pour faute grave


Dans cette affaire la Cour de Cassation a approuvé le licenciement pour faute grave d'un salarié refusant à plusieurs reprises une clause de mobilité. Ce refus rendait impossible la poursuite du contrat de travail, car la clause était mise en oeuvre pour des raisons organisationnelles et commerciales après des plaintes de clients concernant le comportement du salarié.

 

Extrait de l'arrêt de la Cour de cassation, civile, Chambre social du 6 décembre 2023.

Pourvoi n°: 22-21.676.

Faits et procédure

1. Selon l’arrêt attaqué (Paris, 18 novembre 2020), M. [C] a été engagé en qualité d’agent de sécurité confirmé par la société Seris Security le 9 novembre 2010.

2. Par lettres des 6 et 15 mai 2014, l’employeur l’a avisé qu’en application de la clause de mobilité contractuelle, il était affecté sur un autre site à compter du 20 mai suivant, ce qu’il a refusé par lettre du 12 mai 2014.

3. Licencié pour faute grave le 29 juillet 2014, le salarié a saisi la juridiction prud’homale afin de contester son licenciement et obtenir paiement de diverses sommes au titre de l’exécution de son contrat de travail.

Examen du moyen : Sur le moyen, pris en ses première et troisième branches

4. En application de l’article 1014, alinéa 2, du code de procédure civile, il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ces griefs qui ne sont manifestement pas de nature à entraîner la cassation.

Enoncé du moyen : Sur le moyen, pris en sa deuxième branche

5. Le salarié fait grief à l’arrêt de le débouter de ses demandes indemnitaires au titre du licenciement, alors « que la mutation d’un salarié fondée sur des faits ayant donné lieu à l’ouverture d’une procédure disciplinaire qui n’a pas été suivie d’une sanction caractérise la mise en oeuvre abusive de la clause de mobilité stipulée au contrat de travail ; que la cour d’appel, qui s’abstient de rechercher, au besoin d’office, si l’employeur n’avait pas fondé sa décision de muter le salarié sur des faits prétendument fautifs qui avaient donné lieu à l’ouverture d’une procédure disciplinaire qui n’avait été suivie d’aucune sanction, a privé sa décision de base légale au regard des mêmes textes ».

Réponse de la Cour

6. La cour d’appel a relevé que la mise en oeuvre de la clause de mobilité par l’employeur et l’affectation du salarié sur un autre site, postérieurement à l’abandon de la procédure disciplinaire initiée au mois de février 2014, était intervenue à la suite de la réitération de réclamations de ses clients se plaignant du comportement agressif et intransigeant de l’intéressé et faisant état d’une ambiance dégradée sur le site où il était affecté.

7. Elle a pu en déduire, sans être tenue de procéder à une recherche que ses constatations rendaient inopérante, que la clause de mobilité avait été mise en oeuvre dans l’intérêt de l’entreprise en raison de contraintes organisationnelles et commerciales et que le refus réitéré du salarié de rejoindre sa nouvelle affectation rendait impossible la poursuite du contrat de travail.

8. Le moyen n’est donc pas fondé.

PAR CES MOTIFS, la Cour :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne M. [C] aux dépens ;

En application de l’article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du six décembre deux mille vingt-trois.

Photo : Copyright (C) Elesin Aleksandr. Fotolia.

Pour vous accompagner juridiquement, des avocats :

75008 - HEBE AVOCATS A LA COUR https://www.avocat-droit-fiscal-paris.com
75116 - MAITRE ALEXIA DECAMPS https://www.alexia-decamps-avocat.fr
78000 - BVK VERSAILLES 78 AVOCATS ASSOCIES AVOCAT https://www.bvk-avocats-versailles.com