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WEEK-END À TAIPEI


John Lawlor est un redoutable agent de la DEA pour qui le travail passe avant tout. De l’autre côté du globe, Joey Kwang vit sa vie pied au plancher. Au volant, il n’y a pas meilleur pilote qu’elle. Ils se sont rencontrés à Taipei. Leur histoire a été folle, brûlante, passionnée. Mais de courte durée. Quinze ans plus tard, le destin les réunit de nouveau à Taipei. Les émotions enfouies refont surface. Dans un monde où le danger rôde à chaque coin de rue, seule la passion qui les avait unis autrefois pourra les sauver.

ENTRETIEN AVEC GEORGE HUANG RÉALISATEUR/CO-SCÉNARISTE

Comment est né ce projet ?

J’avais travaillé sur plusieurs projets avec Virginie Besson-Silla et il y a eu celui-ci. On s’est vu avec Luc et on a échangé plusieurs idées. Dès le départ, l’histoire s’est assez vite mise en place en raison de notre méthode de travail… Nous voulions que l’intrigue soit aussi spontanée que possible et nous avons ensuite travaillé les scènes d’action et réfléchi à leur faisabilité. On a également cherché à mieux développer les personnages. C’est un travail de longue haleine, mais honnêtement, qui a été plus rapide que sur la plupart des films. Entre notre premier rendez-vous et le film finalisé, il s’est déroulé deux ans.

En tant que scénariste et réalisateur, quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous ayez été confronté ?

C’est plutôt un avantage d’occuper les deux rôles. Ce n’est pas vraiment un obstacle car il y a beaucoup d’éléments qu’on ne peut pas coucher par écrit dans le scénario et qui n’existent que dans votre tête. Par exemple, quand l’équipe m’a demandé « Quel genre de vêtements les personnages sont-ils censés porter ? » ou « Quel type de voiture veux-tu qu’on utilise ? », j’y avais déjà réfléchi. Mais une fois sur le plateau, étant donné que je connais l’histoire dans ses moindres détails, je suis en mesure de répondre à toutes les questions de l’équipe. Le plus grand défi de ce projet, mais aussi son plus grand atout, c’était la dimension internationale le l’équipe. La majeure partie de l’équipe était de Taipei, il y avait quelques chefs de poste français notamment pour les cascades physiques et voitures et le chef opérateur…et d’autres, comme moi, qui venaient d’Hollywood. Certains parlaient donc en mandarin, d’autres en français et d’autres encore en anglais. C’est parfois un peu compliqué, mais quand on le sait, il suffit de prendre le temps de mieux expliquer ce qu’on veut. C’était donc ce qu’il y avait de plus difficile. Mais c’est aussi jubilatoire de travailler avec des gens qui ont des approches différentes du cinéma et de se nourrir de ce qu’il y a de mieux dans chaque culture. 

Quels ont été les plus grands défis à relever sur le plateau ?

En toute sincérité, quand on tourne un film, chaque journée est un nouveau défi. Outre les difficultés liées aux soucis de traduction, le plus difficile à gérer a été le planning. On a tourné à Taipei en été, ce que beaucoup de gens nous avaient déconseillé de faire. Et il se trouve qu’on était sur place pendant l’un des étés les plus chauds de l’histoire ! C’est particulièrement difficile de tourner un film d’action mêlant courses-poursuites et combats en supportant la chaleur et l’humidité. Mais, paradoxalement, c’est aussi ce qui nous a aidés d’une certaine façon. Pour le troisième acte, une bataille spectaculaire éclate et elle était censée se dérouler dans les rues de Taipei et en faisant les repérages, au bout de dix minutes de marche, on était en nage. Il faisait une chaleur épouvantable ! Il était inimaginable de passer plusieurs heures dans la rue. Les pauvres acteurs seraient partis en courant. On a donc déplacé la bataille finale dans une salle de cinéma où les images du film de Zhang Yimou LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS sont projetées sur les acteurs. Cette ultime bataille en devient plus cinématographique et plus esthétique qu’on ne l’avait écrite. Il faut donc toujours savoir s’adapter. C’est complexe, mais le résultat final n’en est que meilleur. 

Comment avez-vous abordé la mise en scène ?

Sincèrement, la plus grande source d’inspiration a été la ville de Taipei. C’est une ville d’une richesse visuelle extraordinaire. On peut être en plein centre ville, au cœur d’une métropole animée et scintillante avec toutes ses lumières, et puis, dix minutes après, se retrouver en pleine montagne et se perdre dans la forêt. Cette biodiversité, à l’esthétique spectaculaire, est devenue la signature visuelle du film. Nous avons eu la possibilité de tourner dans des sites extraordinaires, comme en bord de plage à Dawulun ou la Tour Ellipse 360. Le super hôtel Marriott nous a également permis de tourner en toute liberté des scènes d’action compliquées… Taipei était une véritable mine d’or pour un tournage. J’ai hâte de voir comment d’autres réalisateurs étrangers pourront se servir du cadre de Taipei. Car on a filmé que quelques lieux et il en reste beaucoup d’autres à découvrir. Je tiens aussi à faire une mention spéciale à notre Directrice artistique, Wern-Ying Hwarng qui a dirigé toute la déco et les costumes du film.

Thriller, Action de Goerge Huang. Propos recueilli par Stéphanie Tavilla. 3,0 étoiles. AlloCiné.

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