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La France médaillée du déficit


La commission européenne vient de placer le 26 juillet dernier la France en procédure de déficit excessif. Cette procédure sanctionne les États membres qui ne respectent pas les critères du pacte de stabilité, soit un déficit inférieur à 3 % du PIB et une dette inférieure à 60 % du PIB. Avec un déficit de 5,5 % du PIB en 2023, au lieu des 4,9 % prévus, et une dette atteignant 110 % du PIB, la France est logiquement pointée du doigt.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule puisque l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte sont également épinglées. C'est la première fois que cette mesure est appliquée depuis 2020, suite à la suspension des règles budgétaires européennes pendant la crise du coronavirus.

La France a déjà connu cette situation pendant une grande partie des années 2000 mais elle en était sortie en 2017. Emmanuel Macron avait alors fait une priorité de la maîtrise du déficit pour le maintenir en dessous de 3 %. Mais cet objectif n’a pas été atteint.

La procédure en déficit excessif expose la France à d'éventuelles sanctions financières. Le Pacte de stabilité prévoit en effet une amende pouvant atteindre 0,1 % du PIB, soit environ 2,5 milliards d’euros, si le pays ne prend pas les mesures nécessaires pour rétablir l’équilibre de ses finances publiques. La France doit ainsi soumettre dans les semaines qui viennent un plan détaillant les trajectoires des finances publiques, les réformes mises en œuvre, et les économies envisagées. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie du gouvernement français démissionnaire, avait récemment déclaré que 25 milliards d’euros d’économies seraient nécessaires en 2024 pour redresser les finances du pays.

Sur ces 25 milliards, environ 15 milliards ont déjà été réalisés, mais il reste encore à trouver 10 milliards supplémentaires. Cela pourrait se faire par des réductions des dépenses des ministères et des collectivités locales, ainsi qu’en renforçant la taxation des rentes des énergéticiens, selon M. Le Maire.

Concernant le déficit public, la France s’engage à revenir dans les limites fixées d’ici quatre ans. Bruno Le Maire a fixé un objectif de déficit à 5,1 % du PIB pour 2024, après 5,5 % en 2023, alors que Bruxelles prévoit 5,3 % cette année et 5 % en 2025. 

La France doit donc agir sur ses dépenses, sur ses recettes et sur la croissance pour infléchir sa trajectoire.

Une des difficultés pour notre pays est la structure de nos dépenses. Contrairement aux USA qui affichent un déficit élevé de 7% essentiellement tourné vers l’investissement créateur de richesses futures, nos dépenses alimentent le fonctionnement de l’Etat et notre modèle social couteux et peu efficace. Santé, éducation, justice, sécurité se délitent malgré les sommes engagées.

Or, avec plus de 3.100 milliards de dettes, l’abaissement des notes des agences de notation financières et cette procédure de déficit excessif initiée par la commission européenne, les marges de manœuvres de la France se réduisent.

A cela s’ajoute un brouillard institutionnel à l’assemblée nationale qui ne permet pas de rendre lisible une quelconque trajectoire financière.

Malheureusement, la France mérite bien sa médaille du déficit.

Photo : Pixabay : Rilson S. Avelar.

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