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La Nuit se traîne


 

Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé.

 

Entretien avec le réalisateur, Michiel Blanchart.

 

Comment est né LA NUIT SE TRAÎNE ?

Je rêvais que mon premier long-métrage soit un film qui se passe en une nuit. Mon penchant pour les films portés par une contrainte m’a poussé à réfléchir au principe de l’unité de temps, et j’ai décidé de le développer autour de cette poursuite effrénée. C'était aussi rassurant pour moi, en termes d'écriture, d'avoir ce cadre, et de pouvoir placer le personnage principal dans des situations précises, rendant chaque étape absolument nécessaire pour le faire avancer.

Avant LA NUIT SE TRAÎNE, la plupart de vos courts-métrages combinaient votre intérêt pour le cinéma de genre tout en l'amenant sur d'autres terrains...

Je voulais éviter d’écrire un film trop scolaire, qui voudrait absolument partager un point de vue sur des sujets politiques ou sociétaux, et je ne suis pas non plus intéressé par l'idée de rester dans les rails du cinéma de genre. J’ai essayé d’aborder ces problématiques sans être frontal, de rester généreux avec le spectateur. Sans vouloir m'y comparer, le meilleur exemple est DUEL de Spielberg, mais aussi COLLATERAL ou TRAINING DAY. Ce sont des films que j'aime énormément et qui ont tous en commun de porter un regard sur leur époque, sans négliger la tension et le plaisir du divertissement. 

Comment avez-vous choisi les autres comédiens, Jonathan Feltre pour Mady et Natacha Krief pour Claire ?

Ça a été un long processus de casting. Lors de l’écriture de LA NUIT SE TRAÎNE, je n'avais personne en tête. Pour Mady, le casting a commencé un an avant le tournage. Même si rapidement, Jonathan m'a beaucoup impressionné, j'ai continué à creuser le personnage avec lui. Nous avons beaucoup répété. Pour Natacha, c’est lors d'un essai avec Jonathan que j’ai senti que l'alchimie était évidente. Tout le monde le dit, la direction d'acteur tient à 80% au casting : quand on a des personnes comme eux deux, qui comprennent le texte et le font vivre comme on l’a imaginé au script, c’est facile !

Si LA NUIT SE TRAÎNE se focalise sur le rythme d'une unité de temps et d'une poursuite filmée de manière organique, ça n'en reste pas moins un film techniquement complexe. À l'image de cette spectaculaire séquence dans le métro...

Plusieurs projets antérieurs m'ont convaincu que le rythme du récit doit primer sur la mise en scène. Mais ça ne m'empêche pas d’aller chercher de vraies scènes d’action. J’ai tout autant une volonté de m'amuser avec le langage du cinéma, que de rester dans une sensation de réalisme. J’avais envie de suivre cette fin de course au plus près du personnage, le voir descendre à toute allure dans le métro, comprendre la géographie de cette ville, tout en ressentant une menace qu'on ne voit pas. Et le réaliser en un seul plan crée, chez le spectateur, une vraie tension. Tant que ce plan dure, le personnage n'est pas hors de danger. 

Action, Thriller. Propos recueilli de Grégory Malheiro et Magali Montet. 3,5 étoiles AlloCiné. Festival internationnal du film de Biarritz 2023. 

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