Dans un rapport présenté le 9 septembre dernier sur la compétitivité de l'économie européenne, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), souligne que le revenu disponible réel par habitant a augmenté presque deux fois plus aux États-Unis que dans l'UE.
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Il met en avant trois axes pour relancer la croissance au sein de l'UE : l’innovation dans le domaine des technologies numériques, la décarbonation et la réduction des dépendances en matières premières.
Selon le rapport, les "valeurs fondamentales de l’Europe sont la prospérité, l’équité, la liberté, la paix et la démocratie dans un environnement durable. L’UE existe pour garantir que les Européens puissent toujours bénéficier de ces droits fondamentaux."
Or, le rapport met aussi l’accent sur le nouveau contexte mondial auquel l’UE doit s’adapter :
- un commerce mondial en recomposition ;
- une énergie russe bon marché qui n'est plus disponible depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022 ;
- une protection sécuritaire américaine qui semble moins garantie qu'auparavant.
L'Union européenne se trouve ainsi devant trois défis majeurs :
- réduire le déficit d’innovation par rapport aux États-Unis et à la Chine, notamment dans le domaine des technologies avancées ;
- élaborer un plan cohérent associant décarbonation et compétitivité ;
- accroître la sécurité de l'UE et réduire les dépendances.
L'écart de productivité entre l'UE et les États-Unis et le risque de décrochage économique de l'UE a commencé à se creuser avec l’essor des technologies du numérique, souligne le rapport. C'est pourquoi, l'UE devrait désormais davantage se positionner sur le développement de l'intelligence artificielle (IA) pour gagner en productivité.
Le rapport contient au total 170 propositions et préconise une nouvelle stratégie industrielle pour :
- mieux libérer le potentiel d’innovation dans l'UE ;
- investir en mutualisant les ressources, notamment en créant une véritable union des marchés de capitaux.
Les propositions du rapport comprennent la réforme du marché de l’énergie, l’assouplissement des règles relatives aux fusions d’entreprises et des modifications du processus législatif de l’UE. Pour réaliser ses objectifs, l'UE devra mettre à disposition 800 milliards d’euros supplémentaires par an en investissements privés et publics.
Le rapport note ainsi que "si les objectifs climatiques ambitieux de l’Europe s’accompagnent d’un plan cohérent pour les atteindre, la décarbonation sera une solution. une opportunité pour l’Europe. Mais si nous ne parvenons pas à coordonner nos politiques, il existe un risque que la décarbonation aille à l’encontre à la compétitivité et à la croissance."
Le rapport distingue dix secteurs clés à soutenir : l'énergie, les matériaux critiques, la digitalisation et les technologies de pointe, les industries à forte intensité énergétique, les technologies vertes, l'industrie automobile, la défense, l'espace, l'industrie pharmaceutique et les transports.
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Source : vie-publique.fr. Maj du 11/09/24. Photo : Flickr - © European Union 2013 - European Parliament.
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